Merci – merci une fois de plus – de votre bonne lettre. Que vous ayez reparlé de mon affaire à Maurice Fauque m’enlève un énorme poids. Je ne sais que faire pour vous exprimer ma gratitude.
Mais, pour Barthes, n’êtes-vous pas un peu injuste ? Il n’est pas bête, ni, non plus, de si mauvaise foi. C'est sûr que mes livres sont politiquement « réactionnaire ». Barthes doit le savoir aussi bien que moi ; n’a-t-il pas écrit lui-même quelque chose de ce genre à propos du Voyeur ? Ce que je crois – et lui aussi, sans doute – c’est que, à l’heure présente, un roman qui est « politiquement progressiste » ne peut être que littérairement mauvais.
Il va sans dire que j’ai choisi la littérature. Mais il est probable, par surcroît, que la politique a tort de s’imaginer qu’elle peut passer outre aux problèmes « de forme » (comme ils disent) posés par l’écriture – ou la peinture. Cette distinction de la forme et du contenu est sans doute la première erreur du
Je viendrai mercredi, pour apporter un manuscrit corrigé de la Jalousie (le début toujours à et reprendre l’ancien. Marcel Arland me dit que vous donnerez ce texte dans la revue en mars et avril. Je suis très très content que cela puisse se faire.
Puisque vous me le permettez, je suis, avec reconnaissance,
votre ami sincère