Voici la lettre de J. Pollet (sans doute, sans doute, épistolier, si l’on n’a pas la vocation, épistolier, c’est là un métier qui effraye – tout comme celui de galérien...) Réflexion faite, il se pourrait que j’arrive un jour à lui pardonner. Un jour, mais pas aujourd’hui; Ah, fichtre, non !
J'ai rencontré hier, rue Vaneau, (j’avais oublié de te le dire) oui, j’ai rencontré Jean Lambert : avec son tact habituel, il m’a offert ce que tu sais... Un tel propos, venant de tout autre que lui, m’aurais cabré sur le champ ! Mais le moyen – devant pareille délicatesse... ? J'ajoute que, d’entrée de jeu, il avait prononcé ton nom. Je ne sais plus du tout ce que je lui ai répondu. Toute passivité, bien sûr... Je n’ai pas la sueur facile, mais quand j’y repense je suis ému jusqu’aux larmes.
Je t’embrasse
S'il se trouve que je puisse t’être bon à quelque chose, n’hésite PAS à me faire signe.