Jean vous porte cette lettre. Vous l’aurez sûrement avant votre départ, avec la poste on ne sait jamais – avec la chaleur en plus.
1 avenue Halphen Ville d’Avray S et O [ ?] France
Mon Jean sera chez vous demain le 31 à 14h et il fera tout pour vous rendre à tous deux le voyage aussi confortable que possible.
Je n’ai pu aller rue des Arènes malgré mes intentions – mes invités américains sont venues [sic] 2 jours en avance sur le programme. Ils étaient gentils, amusants, absorbants, le temps était magnifique pendant tout le temps – nous sortions, nous sommes allés à Versailles, à Paris, à Chârtres [sic] – Ville d’Avray était bien agréable dans sa splendeur d’été. Nous prenions le petit déjeuner sur ma terrasse, les autres repas sur le perron de l’escalier devant la maison. J’étais heureuse, fière de ce que nous avons fait, Harry et moi de Ville d’Avray, de voir que mes amis d’Amérique, eux aussi, ont compris.
Je vous écrirai à Sceaux. Wallace Stevens m’a écrit une très jolie lettre réflexions sur l’été, la chaleur – américaine, et Mac Arthur, qui, en ce moment est plus important que le soleil.
Puis un passage sur une conférence qu’il fera à Chicago sur « The poetry of Philosophie [sic] » Je traduirai le passage en français, je vous l’enverrai et je suis sûre que vous aurez là-dessus des idées plus originales que Jean Wahl – qui évidemment est aussi Philosophe et Poète, « [ ?] ».
Aujourd’hui il fait doux d’être seule à nouveau – j’ai un grand tas de lettres devant moi – je lis Heine et Brecht (vous rappelez-vous, vous me l’avez conseillé et quand je dis, je lis, je devrai [sic] dire, je relis), et je serai paresseuse autant que peut se faire. C’était toujours des bons moments pour Harry et moi, les premiers après un passage d’amis absorbants. Seule – il [sic] les seront moins – je penserai quand même. Il me semble qu’ensemble nous arrivions à ne presque plus penser aux heures de paix. C’était secret, sans paroles, très doux.
Je m’excuse, je parle trop, mais je suis sûre tout de même de votre amitié indulgente.
Reposez-vous, [grosse biffure] j’espère bien fort que la campagne fera du bien à Germaine. Il fait trop chaud à Paris maintenant.
Je vous embrasse tous deux