Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Barbara Church à Jean Paulhan (25 mai 1952) Church, Barbara (1879-1960) 1952-05-25 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1952-05-25 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Français
Dimanche, May 25, 1952

Cher Jean

Mes malles sont presque faites. Naturellement il y a encore mille choses à faire, un tas de gens à voir. Je suis sûre d’oublier quelque chose d’importante, d’avoir négligé quelqu’un qui méritait mieux.

Mais peut-être vous connaissez cet état qu’on appelle « Reisefieber » en allemand. Il pleut depuis ce matin sans arrêt, excellente excuse pour ne pas sortir, pour mettre de l’ordre, un peu, dans mon esprit et autour de moi.

J’apporterai de l’artane. Mon ami pharmacien m’a dit que l’envoi que nous croyions perdu est revenu avec la mention qu’il n’y avait personne à l’adresse indiquée ; il l’a expédié à nouveau.

J’espère que vous allez bien tous deux, aussi bien que possible. J’ai grande envie de vous voir. On m’écrit que Ville d’Avray est ravissant, le jardin beau, la maison fraichement peinte, dehors, dedans. J’y pense beaucoup, à mon arrivée.

Laure Lévêque viendra me chercher au Hâvre [sic] avec Jean, nous déjeunerons à Rouen et nous serons chez moi, - mon chez-moi français – Jeudi le 5 Juin vers le soir.

Wallace Stevens a lu avec intérêt votre lettre, il m’en a parlé longuement dans une lettre et [?] il m’a envoyé une coupure de « Illustrated Supplement » ?, une petite photo de Paul Pilotaz et de vous à Gayah [ ?] ; on y dit – Jean Paulhan auteur d’une bombe à retardement dont on n’a pas fini de parler.

Je vous l’apporterai.

L’hiver a passé rapidement, il me semble, j’ai fait comme toujours rien pour moi beaucoup pour les autres et encore – mais je sors, je m’agite, je m’amuse même, surtout quand je me sens seule et quand au fond je voudrais l’être. Comprenez-vous ? La suite se trouve en haut de la première page.

J’aimerais bien trouver un mot de vous à Ville d’Avray en arrivant – j’aimerai vous voir, vous parler.

Avez-vous vu l’exposition du festival Parisien, organisé par J. J. Sweeney ? Ils viennent de rentrer enchantés du printemps de Paris, de tout.

Ils vont repartir tout aussitôt pour l’Irelande [sic] où Mme Sweeney a acheté un vieux manoir pour y passer des vraies vacances en été avec sa famille. C’est sur une petite Isle [sic], tout est simple, facile, pas de distraction possible. Tout ceci a été dit au téléfone [sic] hier matin. Demain j’irai chez eux pour passer la soirée et on en reparlera.

Bien des amitiés à tous deux

Affectueusement Barbara