Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Barbara Church à Jean Paulhan (1<sup>er</sup> octobre 1956) Church, Barbara (1879-1960) 1956-10-01 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1956-10-01 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)<br />
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Français

Carte représentant “A Hooked Rug design from an original pattern by Eward Sands Frost. An inventive peddler of the late 1800’s, he devised the first stencils for hooked rug designs. The Frost patterns are still preferred by many for their symmetry and beauty.”

[Sur la marge droite de la carte]

Les fêtes ont été magnifiques – on m’a gâté [sic], j’ai gâté les autres – je pense – on vivait le présent ou songeait au passé, doux, tendre regret.

January 10, 1956 [sic]

Cher Jean,

Voici une [ ?] trois lettres traditionelles [sic] de Noël, écrit le 24 décembre à 4 h de l’après-midi, au moment ou [sic] j’avais fini mes préparations pour la fête du soir, fatiguée de tout le travail physie [sic], la recherche pour amuser , pour faire plaisir – j’étais convaincue, comme tous les ans, que cette fois je n’avais pas d’idée, pas la force. Le papier blanc, une plume qui marchait à souhait, le poeme [sic]  de Mr Edmond [sic] WilsonEdmund Wilson 1895-1972), grand critique littéraire américain. "Christmas Delirium" qui me trottait dans la tête depuis quelques jours, qui m’avait frappé – alors me voici, pas sérieuse du tout, peutêtre [sic] vous amuserais-jé [sic] – sinon toutes mes excuses.

Le petit vêtement est à New York, me dit SulkaCe magasin fondé en 1895 était spécialisé dans les vêtements de luxe, en particulier d’extraordinaires robes de chambre en cachemire pour une clientèle fortunée.  Il est possible que Sulka ait été mal orthographié par le transcripteur dans les lettres précédentes (Sulken ? Sulkin ?), le marchand. 

On me l’enverra et je vous le porterai en Mai – oui c’est léger et chaud, vous le porterez quand même. Je suis contente que vous êtes [sic] arrivé à faire plaisir à Germaine. Je crois que moi aussi j’ai le petit jouet qui tourne, qui donne un léger tintement de clochettes – c’est une invention bavaroise, je crois, du 18e pour une princesse qui s’ennuyait.

Bien affectueusement – bonne, bonne année 

Barbara.

12-24-55

Weihnachts-HeimwehLe poème évoque le temps de Noel. Dans une première partie, l’auteur en appelle aux figures mystiques (Erda et Beelzebub) pour illuminer son âme. Il veut faire bénéficier aussi de leur protection Heinrich Heine (1797-1856). Dans la deuxième partie, il parle des bougies, cadeaux, sapins et du message de Noël. Tout cela se répète chaque année, mais, dans une troisième partie, l’auteur veut aussi rappeler l‘austérité de cette vie quotidienne qu’il lui faut (qu’il leur faut) assumer, mais dont il faut savoir s’affranchir à certains moments. Il a été impossible de trouver l’auteur de ces vers, dont la traduction doit être revue.

Lieber Heinrich HeineKomm herauf, herauf Wie Erda wie Bezlebub Hilf mir mit WortenMit scharfem Satz Zu einem hellen/netten Bild Von unserem Seelenwirren Nun (nur) diese zeitWeihnachtsliederKerzen TannenGeschenke Herzen die wieder/wilderfreuen/pochenWie einst – wie jedes JahrFreude helle Freude klopft An Thür und FensterDie frohe Botschaft Ist auf allen LippenUnd nun glaubt Darum, Sie ist dieselbe Die Neugeburt Des AnfangsSind funkelndes neuesWir sind wieder Kinder Ein Unterschied:Der Alltag, der unerbittliche Ist unser strenges Erbniss Heute ist heute, heute nun Am Weihnachtsabend.

Mal du pays/Nostalgie de Noël

Cher Heinrich HeineMonte, monteComme Erda, comme BeelzebubAide-moi avec des motsAvec une phrase aiguëPour (créer) une image claireDe notre âme confuseCe temps maintenantDes chansons de Noël, Des chandelles, des sapins,Des cadeaux,Des cœurs qui se réjouissent de nouveau et se laissent emporter par leur joieComme autrefois, comme chaque annéeLa joie, la joie claire qui frappeAux portes et fenêtresLe message joyeuxEst sur toutes les lèvresC’est pourquoi vous devez y croireElle est toujours la mêmeCette renaissanceDu débutNouvelle, brillanteNous sommes de nouveau des enfantsUne différence :Le jour ordinaire/le quotidien inexorableEst notre héritage austèrePourquoi y penser aujourd’hui ?Mieux vaut être tout entier à l’instant présent.

12-24-55

Le Réveillon

La fête, le festinEn villeMille autres autourQui fêtes [sic], festoyent [sic]Se gorgentDes mets finsSans remords.On cherche la joie facileLe rire sans rhyme [sic]Les hommes sont bonsEt combien intelligentsEt moi je suis en Fête [en Tête ?]Pour ce soir.Je suis si gaie, heureuseOn me regarde – onVeut m’imiter.Miraculeusement on réussit= Vous êtes un drôle de petit soleil =Me dit J. P.Le secret eh bien c’en est unNul ne le sait.Le moment est précieuxEn vrai – point en tocParce que momentSeulementA Noêl [sic].

12 – 24 – 55

Christmas Delirium” (E. Wilson)

Thank you Mr WilsonFor justifyingFor clearingI am no longer frightenedNor ashamedIt sounds frivolousAnd learnedTradition is safeScience tooI can go downOr upOr all aroundAnd still beOn the path.Angels trees SantasAre the symptomsI am glad to findThem allIn silver gold andCelophaneIn Nylon,There is no limitAnd 1955 is gay and freeAs all the years gone byIn its DeliriumMerry merry Christmas.