Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Ramon Fernandez à Jean Paulhan (4 novembre 1928) Fernandez, Ramon (1894-1944) 1928-11-04 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1928-11-04 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
PLH_138_021367_1928_02
Français
Dimanche, 4 Novembre 1928 Cher Jean,

Je viens de relire ce premier Carnet du Spectateur. Il me plaît beaucoup. Mon objection n’en était pas une, mais plutôt une approbation avec indication que je m’intéressais surtout à un autre aspect du problème. Tout ce que vous dîtes – aussi dans le Défaut – me paraît d’autant plus vrai que cette distinction du langage et de la pensée ne m’a jamais semblé juste – quoique je n’aurais, avant vous, su dire pourquoi. Je crois que Lévy-Brühl a confondu général – ou abstrait – avec universel, et je voudrais savoir si la pensée « primitive » atteint à l’universel. C’est à vous de nous le dire. Remarque sur « l’illusion de totalité » des gens en retard : il y a aussi, quelquefois, une pleine conscience du retard, laquelle agit sur le patient comme dans tous les vertiges. J’en sais quelque chose.

Je voudrais répondre à Guéhenno. Son article me paraît en somme bien insuffisant.

Oserai-je vous demander le grand service de me marquer – un jour que vous aurez le temps – les passages mauvais – caractéristiques – de Messages. Grand service.

Oserai-je vous demander encore si l’Esprit Classique verra bientôt le jour ? il répond à certains « courants » déjà vieux et je crains que bientôt il ne date, au moins par les circonstances.

Votre ami,

Ramon Fernandez