J’aurais voulu répondre plus tôt à votre lettre affectueuse, qui m’a mis du baume au cœur.
Je n’ai pas dit (et je ne l’ai jamais pensé ni ne le penserai) que la direction de la Nrf était blâmable. J’ai dit simplement que j’avais éprouvé du chagrin à voir paraître dans la revue deux littérateurs connus pour être des propagandistes communistes, et dont la valeur est très contestable.
Puis il y a autre chose : le monde communiste me fait actuellement une cour assidue, essayant d’obtenir par la séduction ne serait-ce qu’une apparence de concession infinitésimale de ma part. Alors j’accentue mon refus complet.
J’ai écrit cette préface à « Poésie non-écrite ». Je vous envoie aussi un autre poème chinois.
Nous allons monter en décembre, avec une troupe d’avant-garde, « Sur une flûte de vertèbres » et « Maïakovsky, par Maïakovsky ».
J’ai passé par quelques journées douloureuses. Merci encore pour votre lettre et croyez à toute mon affection,
Votre
P.S. Vu aujourd’hui A. Petitjean, qui revient de Russie.