Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Paulhan à Barbara Church (19 novembre 1955) Paulhan, Jean (1884-1968) 1955-11-19 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1955-11-19 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)<br />
Français

[12-8-55]

19.XI.55

Chère Barbara

C'est très étrange de vous imaginer tout d’un coup livrée à une vie si différente. Et puis du haut de votre montagne, on avait un peu le sentiment que vous nous protégiez tous : qu’il suffisait de vous envoler. Mais de New-York, non. Personne n’aurait l’idée de vous demander une si longue volée.

Ce sont les mouettes qui sont arrivées avant-hier. Au lieu de s’arrêter au Jardin des Plantes, comme d’habitude, elles ont remonté la Seine jusqu’à la tour Eiffel. (C'est un signe, pour l’hiver, de grands froids.) Elles vont et viennent entre les dents du peigne. Elles dorment en volant comme les martinets, pendant que nous achetons tous des bouteilles de gin ou de rhum.

Avez-vous

lu, dans la nrf, « Rouge le soir » ? Je ne crois pas qu’il ait paru nulle part sur l’Algérie, un témoignage aussi droit (et même touchant, et même gentil).

Ah, on songe aussi à s’acheter des chandails et des manteaux.

Francis Carmody est ici, en année de sabbat. Il nous parle beaucoup des jeunes poètes américains qu’il aime, et malheureusement qu’il traduit mal, à la façon des professeurs.

Il avait grande amitié pour Wallace Stevens, qui n’aurait pas dû mourir.

De Port-Cros, je garde un souvenir un peu confus, Marceline n’a pas cessé d’être majestueuse : je l’ai vu descendre, pour m’accueillir, sous les nuages

[fin lettre manquante ?]