À Mesdemoiselles de Rohan.
Mesdemoiselles,
Mes muses ont la témérité de s’avouer de vous : elles n’ont rien du commun, filles du Ciel, et de mémoire, et portées sur les ailes de l’immortalité. Possible ne leur dénierez-vous pas les favorables rayons de vos yeux : vous, que les alliances royales, et la très illustre maison de Rohan, ont rendu dignes d’une mère, Minerve de son siècle, de cette divine marquise Madame la duchesse des Deux-Ponts, votre trop belle et trop savante sœur, pour vous avoir été si tôt ravie des destins jaloux de notre félicité, et une de ces belles âmes, que j’ai
Mesdemoiselles,
de,
Votre très humble serviteur Billard de Courgenay.