À Madame la duchesse de Nevers.
Madame,
Cette belle et chaste Panthée désire voir le jour sous la faveur de vos beaux yeux. L’honneur et la beauté extrême qui l’ont honorée d’une immortelle gloire, lui donnent courage de recourir à vous, pour y avoir remarqué sur le bel avril de vos jeunes ans, la même chasteté, et les mêmes attraits qui l’ont rendue si recommandable à la postérité. Elle eut comme vous, Madame, son Abradate, prince de valeur et de renom, mais la fortune indigne de ses mérites, et digne que la plaignant vous l’honoriez des raisons de votre vue ; l’honorant, vous la soulagiez d’un seul trait de compassion, qui ne lui portera moins de gloire aux Champs-Élysées, que j’aurai toujours d’honneur à me dire,
Madame,
Votre très humble, et fidèle serviteur,
Courgenay.