À Madame de la Loue.
Madame, ayant appris par votre propre bouche que vous preniez un extrême contentement à la lecture des tragédies pour y voir les déplaisirs d’autrui et y prendre les moyens de constamment supporter les nôtres, je n’ai voulu manquer à ce que mon devoir me demandait et votre mérite me commandait, puisque le temps m’a ouvert le pas pour franchir la barrière du service que je vous dois, et vous faire voir par ce petit présent (au front duquel, comme pour un sauf-conduit, j’ai ciselé les caractères de votre nom) que je ne me suis pas soucié
d’encourir la réputation d’un ignorant audacieux, pourvu que vous ayez mon offre pour agréable et me fassiez l’honneur de me tenir,
Madame, pour
Votre très humble et très fidèle serviteur de Berthrand.