À noble et vertueuse dame Françoise d’Averton, baronne de Bazoches, dame de Rie, etc.
Madame,
Je viens vous présenter l’histoire du martyre de la bienheureuse vierge sainte Agnès, pour m’acquitter du commandement que j’ai reçu de vous il y a quelque temps de la mettre en vers tragiques. Si quelque plume mieux taillée que la mienne eût entrepris de l’écrire, je ne doute point qu’elle ne l’eût relevé de plus vives couleurs, mais pour vous obéir, j’ai passé par-dessus toutes considérations, espérant que les esprits bien nés m’excuseront, et loueront mon dessein plutôt que de m’accuser, quand ils sauront qu’en ce sujet je n’ai eu d’autre but que l’honneur de la gloire de Dieu, et celui de vous témoigner, Madame, que je suis,
Votre obéissant serviteur,
D’Aves.