Transcription Transcription des fichiers de la notice - Dédicace de <em>Solyman 2</em> Thilloys, George 1617 chargé d'édition/chercheur Lochert, Véronique (Responsable du projet) Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1617_thilloys_amphitheatre-college-reims_dedicace 1617 Fiche : Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Français

À très illustre et très religieuse princesse Madame Renée de Lorraine, abbesse de Saint-Pierre de Reims.

Madame,

Ce grand philosophe Themistius rapporte, que toutes quantes fois qu’il s’était approché de la majesté de son empereur Constance, il se sentait épris d’une ardeur beaucoup plus violente qu’il n’avait de coutume : ce que tout au contraire j’expérimente en moi, car voulant ce jourd’hui paraître devant vous, l’éclat de vos belles perfections offusque réellement et ma vue et mes sens, qu’à peine me reste-il quelque ressentiment naturel. D’un côté, je vois la grandeur de votre très illustre sang, de l’autre, le peu de mérite qui se trouve en moi, pour me présenter à vos grandeurs. Toutefois jetant les yeux plutôt sur l’admirable bienveillance, dont vous soulez recevoir les gens lettrés, que sur les rayons de [tant?] par les vertus qui [règnent] en vous, j'ai tâché de rassurer mes esprits, qui s’étaient effarés au premier objet de votre Altesse. Considérant encore que vous [êtes] le support, ains plutôt la mère de cette florissante académie, dont vos aïeux entre tant de hauts faits ont obligé la postérité, je me suis résolu comme membre d’icelle de vous offrir ce qui vous [est] légitimement dû. Et ce qui m’a donné plus de poids est l’assurance que j’avais que vous ne refuseriez ce mien petit travail, témoin de la bonne affection que j’ai toujours fait voir en moi envers votre très illustre et très auguste maison, comme n’ayant voulu dégénérer de tant de mes aïeux, particulièrement d’Edmond du Boullay mon père grand, jadis historiographe de ce généreux prince Antoine duc de Lorraine, et depuis par ses braves successeurs premier ambassadeur en France, et héraut d’armes sous François Ier, en titre de Clermont, Lorraine et de Valois. Je sais bien que la chose est de petite conséquence, mais si vous daignez jeter les yeux sur icelle, et l’honorer de quelques affections, cela seul la rendra de soi partout recommandable. Je vous en supplie,

Madame, qui suis,

Votre très humble et très affectionné serviteur,

G. Thilloys.