À noble et vertueuse dame, Marie Catherine de Mouchy, dame de Médavy.
Madame,
Les personnes vertueuses, si rares en ce siècle, sont tellement recommandables, que quiconque ne les honore fait paraître qu’il est mal né. Or pour ne me faire voir de ce nombre, moi qui toute ma vie ai chéri la vertu, je viens vous rendre, selon mon petit pouvoir, l’honneur qu’elle vous fait mériter. Et tout ainsi qu’anciennement on lui offrait dans ses temples des vœux et des sacrifices, du même zèle je vous présente et dédie cet ouvrage : petit pour mon labeur, mais grand pour son sujet, puisque ceux desquels j’y décris l’histoire furent autrefois tout l’ornement de leur âge. Vous l’aurez donc s’il vous plaît agréable, et le verrez de bon œil comme venant,
Madame,
De votre très humble, et très obéissant serviteur,
D’Aves.