Transcription Transcription des fichiers de la notice - Poème de <em>Tomyre victorieuse<br /></em> Borée, Vincent (15..-16..) 1627 chargé d'édition/chercheur Lochert, Véronique (Responsable du projet) Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1627_boree_tomyre-victorieuse_ode 1627 Fiche : Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Français
À la sérénissime princesse, Christine de Bourbon, princesse de Piémont.

Ode.

$$$Belles germaines du soleil, Voulez-vous pas monter ma lyre, Pour chanter d’un ton nompareil L’honneur de ce terrestre empire ? Votre frère avec son flambeau N’a jamais rien vu de si beau. $$$Les Charites à sa naissance, Toutes pleines d’étonnement, En eurent quelque connaissance Par je ne sais quel mouvement, Et voyant sa vertu féconde La crurent la perle du monde. $$$Quand ce bel astre vint au jour, Mille dieux épris de sa flamme Lui consacrèrent leur amour, Et la choisirent pour leur âme ; Cupidon même ne sut pas Se démêler de ses appas. $$$Mais les arrêts des destinées, Qui se font au plus haut des cieux, Ordonnèrent que ses années Seraient au roi des demis-dieux : Et qu’il fallait pour ses mérites, Qu’il eût la reine des Charites. $$$De ce triste avertissement La France sans cesse soupire, Qui voit que son contentement Doit s’éloigner de son empire, Et que d’un Mars les saints désirs Lui vont ravir tous ses plaisirs. $$$Les derniers moments de sa joie, Qui lui causèrent tant de pleurs, Firent soudain à la Savoie Croire la fin de ses malheurs : Parmi les champs et par les rues Les cris en allaient jusqu’aux nues. $$$Depuis ce temps il n’est celui, Voyant une âme si parfaite, Qui malgré son plus grand ennui, Dans son cœur n’en fasse la fête, Et qui n’espère désormais Plus de biens qu’il n’en eut jamais. $$$Mais que ne peut-on espérer D’une princesse$$$ incomparable, Que le renom fait adorer Par toute la terre habittable ? Son courage tout généreux Nous rend à la fin trop heureux. $$$Suivant des destins l’ordonnance, Qui nous présageaient cet honneur, Nos maux auront leur décadence, Et seront comblés de bonheur : Elle va calmer les tempêtes, Qui si souvent battaient nos têtes. $$$C’est elle, qui nous va donner Un César de qui le courage Se doit faire, un jour, couronner Depuis le Gange jusqu’au Tage, Si mon grand prince toutefois Ne l’a déjà dessous ses lois. $$$Mais c’est assez, doctes pucelles, Aussi ne sauriez-vous chanter Toutes les vertus immortelles, Qu’elle reçut de Jupiter : Vous conteriez plutôt l’arène, Qui flotte aux déserts de Cyrène. $$$Saint et sacré surgeon des dieux, Princesse en vertus la plus grande, Lance un rayon de tes beaux yeux Sur le zèle de mon offrande : Ainsi parmi les immortels Je te promets de saints autels.