Transcription Transcription des fichiers de la notice - Poème de <em>La Madonte</em> Auvray, Jean (16..-16..) 1631 chargé d'édition/chercheur Lochert, Véronique (Responsable du projet) Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1631_auvray_madonte_poeme 1631 Fiche : Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Français
Ode à la reine.

Admirable, et chère princesse, Nos soins se sont évanouis ; La santé de votre Louis A fait mourir notre tristesse, La seule crainte de sa mort Nous avait fait perdre le port, Mais désormais que ces tempêtes Au gré de notre affection Ne menaceront plus nos têtes, Faites-nous dans le calme éclore un Alcyon. Tout l’État a repris courage Et se promet bien qu’à la fin On verra sortir un dauphin, Du milieu des flots de l’orage, Plusieurs sachant que votre foi Vous attachait près de mon roi, Espéraient de le voir encore Et disaient en cet accident Que dedans les bras de l’aurore Le soleil est bien loin d’être à son occident. Ce Mars va quitter les alarmes Et sur les lys de votre sein Perdre pour un temps le dessein De penser à ceux de ses armes. Sa santé dont l’heureux retour Lui fait voir la clarté du jour Promet tout à notre espérance ; L’amour le rendra triomphant Et fera connaître à la France Ce qui lui peut venir de la part d’un enfant. Lorsqu’on voit au front d’une nuée L’Iris, ce beau jeu du soleil, Avec un éclat non pareil Qui contente et trompe la vue, Cet arc qui paraît et n’est pas, Nous découvre bien moins d’appas Que les puissances de votre âme, Dont les vérittables attraits Font voir dans un cœur tout de flamme, Des plus rares vertus les fidèles portraits. Ces grandes dames que l’Histoire Que des mémoires si constants Conservent toujours dans la gloire, Firent moins que vous d’actions Dignes des acclamations De tous les peuples de la terre, Puisqu’un seul regard de vos yeux Peut donner la paix ou la guerre, Plus souverainement que les flammes des Cieux. Jadis les dieux pour faire naître La reine de toutes les fleurs Firent des plus belles couleurs La pourpre où l’on la voit paraître ; Ainsi les astres embellis Pour faire la reine des lys Ont pourvu son esprit de charmes De qui l’invincible pouvoir S’étend aussi loin que les armes Dont mon prince entretient tout le monde en devoir.