Beauté par qui Vénus voit la sienne effacée,
Mes vers pour te louer ont trop peu d'ornements,
Et je crains, te faisant ces faibles compliments
Que ta rare vertu n'en soit intéressée.
Ta gloire ne saurait être plus rabaissée
Qu'alors que le commun en a des sentiments,
On doit à tes attraits les plus beaux mouvements
D'une âme que le Ciel ait toujours caressée.
Pardonne toutefois à ma témérité
Si j'ose découvrir à la postérité
Ce qui te fait paraître avec tant d'avantage,
Qu'on sache que par toi le vice est abattu
Et que tes actions mieux qu'un noble héritage
Te donnent aujourd'hui le beau nom de Vertu.