Transcription Transcription des fichiers de la notice - Dédicace de <em>Agésilan de Colchos</em> Rotrou, Jean de (1609-1650) 1637 chargé d'édition/chercheur Lochert, Véronique (Responsable du projet) Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1637_rotrou_agesilan-colchos 1637 Fiche : Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Français

À Madame de Combalet.

Madame,

Ce n’est ni à votre grandeur, ni à votre pouvoir, ni à ces charmes inévitables que la nature a mis sur votre visage que je rends cette reconnaissance, et que j’apporte mon Agésilan : c’est seulement à cette incomparable vertu, qui sait longtemps durer avec la fortune, et à ce grand esprit qui vous fait reconnaître si digne nièce de ce digne oncle, à qui toute la France est si obligée, que le reste de l’Europe redoute, et que tout le monde admire. En effet, Madame, cette illustre vertu, et ce divin esprit vous sont des biens si naturels et si propres qu’il semble que de vouloir faire après vous profession de ces qualités soit entreprendre sur vous, et vous les dérober. Je craindrais que votre modestie ne s’offensât de cette vérité, si je ne savais qu’elle est si généralement publiée de toute la cour, que vous êtes enfin obligée de le souffrir, et que ce vous serait trop de peine que de fermer tant de bouches. C’est seulement en ce témoignage qu’elles vous rendent qu’elles ne sont point courtisanes, et que la cour n’est point en la cour même. Aussi, Madame, cette créance est si juste qu’il est impossible qu’elle ait des hérétiques, et qu’Agésilan même vient de Colchos apporter à vos pieds cette confession, et se sacrifier à ces adorables qualités. Faites-lui l’honneur de le protéger, et à moi Madame, celui de souffrir que je me dise,

De votre grandeur,

Votre très humble et très obéissant serviteur,

Rotrou.