À Mademoiselle, Mademoiselle E. de R.
Mademoiselle,
N’étant plus en état de vous donner de nouvelles marques de mon affection après le don que je vous ai fait de moi-même, je suis obligé de me servir du bien de mes amis, et de porter mes désirs et mes mains jusques dans leurs cabinets pour y trouver quelque chose La Sœur généreuse ne pouvait paraître que sous la protection de la plus généreuse personne du monde et, si j’osais dire ce mot en ma faveur, je pourrais vous assurer qu’elle ne pouvait vous être offerte que par les mains d’une personne dont l’amour n’a rien en lui que votre vertu puisse désavouer. Je sais bien, Mademoiselle, que le don que je vous fais d’un travail qui n’est pas à moi ne sera pas au goût de tout le monde, mais comme il ne m’est rien de si précieux que mon amour, et la gloire de mon ami, il me suffit de rencontrer l’un et l’autre dans le bonheur de vous plaire, et dans celui de donner à cet ouvrage une glorieuse protection.
Mademoiselle,
Votre très humble et très fidèle serviteur,
O. B.