Transcription Transcription des fichiers de la notice - Dédicace de <em>La Sœur généreuse</em> O. B. 1647 chargé d'édition/chercheur Lochert, Véronique (Responsable du projet) Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1647_boyer_sœur-genereuse 1647 Fiche : Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Français

À Mademoiselle, Mademoiselle E. de R.

Mademoiselle,

N’étant plus en état de vous donner de nouvelles marques de mon affection après le don que je vous ai fait de moi-même, je suis obligé de me servir du bien de mes amis, et de porter mes désirs et mes mains jusques dans leurs cabinets pour y trouver quelque chose qui soit digne de vous. Mais parmi plusieurs ouvrages que j’ai rencontrés, celui que je vous offre m’a paru, par le titre qu’il porte, et plus avantageux à mon amour, et plus conforme à vos sentiments. La Sœur généreuse ne pouvait paraître que sous la protection de la plus généreuse personne du monde et, si j’osais dire ce mot en ma faveur, je pourrais vous assurer qu’elle ne pouvait vous être offerte que par les mains d’une personne dont l’amour n’a rien en lui que votre vertu puisse désavouer. Je sais bien, Mademoiselle, que le don que je vous fais d’un travail qui n’est pas à moi ne sera pas au goût de tout le monde, mais comme il ne m’est rien de si précieux que mon amour, et la gloire de mon ami, il me suffit de rencontrer l’un et l’autre dans le bonheur de vous plaire, et dans celui de donner à cet ouvrage une glorieuse protection. C’est dans ce double avantage que je borne toute mon ambition, et je défie les plus sévères critiques de m’ôter la moindre partie de l’estime et du plaisir que je tire de l’approbation d’une maîtresse et de la satisfaction d’un ami. Il ne manquerait rien, Mademoiselle, au comble de ma joie, si après m’être servi de l’ouvrage de mon ami pour signaler mon affection, je pouvais encore emprunter son éloquence pour vous exprimer avec quel zèle et quel respect, je suis,

Mademoiselle,

Votre très humble et très fidèle serviteur,

O. B.