Transcription Transcription des fichiers de la notice - Dédicace de <em>Les Chastes martyrs</em> Cosnard, Marthe 1650 chargé d'édition/chercheur Lochert, Véronique (Responsable du projet) Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1650_cosnard_chastes-martyrs 1650 Fiche : Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
<p><span class="fn"><em>La Tragédie des Chastes Martyrs par Mademoiselle Cosnard</em>, précédée d'une introduction, éd. Léon de La Sicotière, </span>Rouen, E. Cagniard, 1888.<o:p></o:p></p> <a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30275190f" target="_blank" rel="noreferrer noopener"></a>
Français

À la reine régente.

Madame,

Nous ne devons jamais approcher les choses profanes de celles qui nous sont sacrées ; aussi n'ai-je pas eu la pensée de dédier à la plus grande et à la plus pieuse reine de l'univers un ouvrage d'autre nature que celui que je lui présente. Quand je pris résolution de donner une seconde vie à ces martyrs, j'ai au même temps prémédité de les garantir d'une seconde mort. Je prends donc la hardiesse, Madame, de les présenter à votre Majesté, sachant bien qu'étant sous sa protection, ils ne craindront plus la persécution des nouveaux Pompones. Si votre Majesté daigne les introduire en sa cour, ils seront dans leur élément, puisqu'elle y règne avec toutes les vertus. C'est là que ceux qui n’idolâtrent que leurs ouvrages auront le respect de se taire, ou s'ils ont assez de témérité et d’insolence pour parler, au moins ils les attaqueront dans leur fort. J’espère, Madame, qu'aussitôt que votre Majesté aura connu ces Romains, elle les verra de bon œil, et ce serait offenser sa piété et son zèle de n'en attendre pas pour eux un accueil favorable : ils sont chastes ; ils sont noblement généreux et pour tout dire sont de grands saints. Mais moi qui ne devrais méditer autre pensée que celle de ma bassesse, j'ose dédier mon ouvrage à votre Majesté ; je confesse ma plume trop hardie, et la croyance que j'ai qu'on y peut remarquer de grands défauts aurait empêché son vol, si je ne m'étais promis que votre incomparable bonté excusera la faiblesse d'une fille qui est,

de votre Majesté,

la très humble, obéissante servante et sujette,

Marthe Cosnard de Sées.