À Madame la princesse Louise Marie de Savoie. Nous appelons les yeux des soleils animés,
Mais, Princesse, les tiens jettent tant de lumière,
Qu’on ne peut présumer qu’ils aient été formés
Que d’une pénétrante, et divine matière.
Les célestes esprits y tremblent enfermés,
Parlons mieux, leur vigueur y paraît toute entière,
Et l’on dirait de l’air qu’ils y sont enflammés
Que leur intelligence est dessous ta paupière.
En effet la science est comme dans tes yeux ;
Elle y brille, elle y brûle en tous temps, et tous lieux,
Telle est donc leur clarté, leur chaleur, et leur flamme
Qu’ils en font plus sentir, qu’on n’en peut exprimer,
Et qu’en un seul moment ils font entrer dans l’âme
Une nécessité de savoir et d’aimer.