Divin charme de l’univers
Je vous avais promis des vers,
Mais comment tenir ma promesse ?
Vous êtes toute de beauté,
Ma muse est toute de faiblesse,
Que faire en cette extrémité ?
Si j’entreprends de vous louer
Vous allez m’en désavouer,
Parce que j’en suis incapable
Joint que les termes les plus doux
N’ont rien d’assez considérable,
Alors qu’il faut parler de vous.
Pourtant, objet rare et charmant,
Ce que l’on peut humainement,
Je m’en vais tâcher de le faire
Et si je n’y réussis pas
Ne me croyez point téméraire,
N’en accusez que vos appas.
Quand on vaut ce que vous valez
Qu’on parle comme vous parlez,
Qu’on est belle comme vous êtes
Qu’on a l’air comme vous l’avez
Qu’on fait tout bien comme vous faites,
Ce sont chefs-d’œuvre achevés.
Ainsi votre divin aspect
Imprime partout le respect.
Voyant cent miracles ensemble
Vos merveilleuses qualités
Font que notre liberté tremble,
Au moindre éclat de vos beautés.
Pardonnez-moi dans mes ardeurs
Si de tous vos adorateurs,
J’ose ici me mettre du nombre
Mes feux sont pour vous si puissants
Que l’amour même n’est que l’ombre
De celui que pour vous je sens.
J’aurais bien voulu le cacher
Mais quoi, je n’ai pu m’empêcher,
Aimable Iris, de vous le dire
Quand j’aurais paru plus discret
Je souffrais un si grand martyre
Qu’on aurait connu mon secret.
Permettez donc que dans ce jour,
Je vous déclare mon amour,
Par mes petits vers plein de zèle
Et pour vous le bien exprimer
Je suis homme, et vous êtes belle,
Jugez si je vous dois aimer.
Oui je vous aime belle Iris
Et je veux que dans mes écrits,
On voie éclater votre gloire
Afin cher objet mon vainqueur
Que votre adorable mémoire,
Soit partout comme dans mon cœur.