À Madame la marquise de Fabrègues.
Madame,
C’est à vous à qui je donne ce second acte, et non pas au public. La vanité de le satisfaire ne me flatte pas tant que le désir de vous donner publiquement un témoi
Si du sombre avenir on peut percer les voiles,
Et s’assurer du destin rigoureux,
Il ne peut être malheureux,
Vous savez qu’il est né sous deux belles étoiles.
Ce ne sont pourtant pas, Madame, les seules sources de lumière que vous avez :
Votre esprit en est une et si vive, et si belle,
Que ce berger brûlant d’amour,
Et des tendres amants le plus parfait modèle,
Lui doit tout son éclat lorsqu’il paraît au jour.
Comme c’est la seconde fois qu’il se montre, il ne pouvait trouver un aspect plus favorable que le vôtre ; et puisqu’il a le bonheur de vous plaire, on peut dire qu’il est né coiffé, et que son destin est le plus heureux du monde : mais, c’est peu pour vous, Madame, que de vous faire présider à la naissance d’un ouvrage.
Il est un empire plus doux,
Et qui donne bien plus de gloire,
De présider à la victoire
Des cœurs que vous forcez d’expirer sous vos coups.
Vous avez toutes les brillantes qualités qui donnent droit d’exercer cet empire, mais je ne prétends pas étaler ici vos conquêtes, et je ne m’engage pas témérairement dans une matière si délicate. Il me suffit de faire connaître à tout le monde que je vous honore parfaitement, et que je suis avec respect,
Madame,
Votre très humble et très obéissant serviteur.
D. T.