Transcription Transcription des fichiers de la notice - Dédicace de <em>Arminius</em> Campistron, Jean Galbert de (1656-1723) 1685 chargé d'édition/chercheur Lochert, Véronique (Responsable du projet) Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1685_campistron_arminius 1685 Fiche : Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Français
À son altesse Madame la duchesse de Bouillon.

C’est à vous que j’écris, à vous que je m’adresse, Et j’attends tout de vous, généreuse princesse, Accordez-moi votre faveur, Pour faire avec succès paraître sur la scène Arminius, jadis l’heureux libérateur Des Germains qu’opprimait la puissance romaine.

De ce brave guerrier, dont les nobles exploits Auront dans l’univers un souvenir durable Sortirent ces princes gaulois, Sources de ce sang adorable D’où sont descendus tous nos rois.

Ce seul intérêt vous engage À ne pas condamner l’ouvrage Qui de ce conquérant porte le nom fameux, Vous qu’un choix glorieux et juste Élève dans un rang auguste Chez le plus grand de ses neveux.

Mais je me flatte encor que de votre suffrage Vous honorerez mes écrits, Puisqu’en votre maison, j’ai pris L’exemple des vertus dont j’ai tracé l’image.

Lorsque dans les vers que j’ai faits J’ai voulu des Romains peindre la politique, Toujours ferme en leurs intérêts, Accommodant et la guerre et la paix Aux besoins de leur République, J’envisageais ce sage cardinal, Ce Jules, dont le zèle et la rare prudence Ont dans le temps le plus fatal Assuré le repos et l’honneur de la France.

Quand j’ai peint un héros adoré des soldats, Intrépide dans les combats. Toujours vainqueur, ou méritant de l'être, Élevé dès l'enfance au milieu des hasards, Et qui dans le métier de Mars À tous les potentats eût pu servir de maître, Pour traiter dignement cet illustre sujet, Je me propose pour objet Turenne, dont le bras a sauvé des empires, Qui vit son roi cent fois à ses leçons soumis, Marcher sur ses pas, et l'instruire À surmonter ses ennemis.

Enfin quand j'ai voulu dépeindre une princesse Dont le courage encor surpassa la noblesse, Qui vit de ses attraits tout son sexe jaloux, Pouvais-je alors penser qu'à vous ?

Ce seul intérêt vous engage

À ne pas condamner l’ouvrage

Qui de ce conquérant porte le nom fameux,

Vous qu’un choix glorieux et juste

Élève dans un rang auguste

Chez le plus grand de ses neveux.

Mais je me flatte encor que de votre suffrage

Vous honorez mes écrits,

Puisqu’en votre maison, j’ai pris

L’exemple des vertus dont j’ai tracé l’image.

Lorsque dans les vers que j’ai faits

J’ai voulu des Romains peindre la politique,

Toujours ferme en leurs intérêts,

Accommodant et la guerre et la paix

Aux besoins de leur République,

J’envisageais ce sage cardinal,

Ce Jules, dont le zèle et la rare prudence

Ont dans le temps le plus fatal

Assuré le repos et l’honneur de la France.

Quand j’ai peint un héros adoré des soldats,

Intrépide dans les combats,

Toujours vainqueur, ou méritant de l'être,
Élevé dès l'enfance au milieu des hasards,
Et qui dans le métier de Mars
Á tous les potentats eût pu servir de maître,
Pour traiter dignement cet illustre sujet,
Je me proposais pour objet
Turenne, dont le bras a sauvé cet Empire,
Qui vit son roi cent fois à ses leçons soumis,
Marcher sur ses pas, et l'instruire
Á surmonter ses ennemis.
Enfin quand j'ai voulu dépeindre une princesse
Dont le courage encor surpassa la noblesse,
Qui vît de ses attraits tout son sexe jaloux,
Pouvais-je alors penser qu'à vous ?