À Madame la dauphine.
Madame,
Souffrez que Régulus paraisse à vos yeux sur le papier, après avoir paru sur le théâtre avec assez de bonheur. Le caractère de ce fameux Romain ne pouvait pas manquer de frapper une âme comme la vôtre, dont les sentiments sont si grands et si nobles. Mais, Madame, sans vous répéter ici ce que toute la France admire en votre auguste personne, c’est à vous à qui la tragédie doit uniquement ses beautés ; c’est par le goût exquis que vous en avez, par ces lumières pénétrantes à qui rien n’échappe, que vous animez encore ceux qui sont capables de faire de ces sortes d’ouvrages, à en produire de nouveaux. C’est, Madame, ce qui va me faire redoubler mes soins, pour me rendre un peu moins indigne de l’honneur de vos applaudissements, et sans vous fatiguer de la lecture d’une plus longue épître en prose, permettez-moi d’en ajouter une en vers, que j’ai eu l’honneur de vous présenter, et de me dire avec le plus profond respect,
Madame,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Pradon.