À Madame la duchesse.
Madame,
Si l’on était obligé de proportionner ses ouvrages au mérite de ceux à qui on les dédie, j’aurais lieu de craindre votre colère, en mettant ici le nom de votre altesse sérénissime. Mais, Madame, il faudrait se priver de la gloire de vous rendre ses hommages, pour peu qu’on apportât de circonspection sur ce point. L’étendue et l’élévation de votre esprit laisseront toujours une distance infinie de vous aux ouvrages qui vous seront présentés. Et elles vous mettent dans la nécessité de pardonner les dédicaces téméraires. Si vous avez quelque indulgence pour les commencements d’une muse qui consacre ses prémices en vous les adressant, je serai trop heureuse d’avoir pu donner, sans péril de vous déplaire, une marque publique du respect avec lequel je suis,
Madame,
De votre altesse sérénissime,
La très humble et très obéissante servante ***.