Madame,

j'ose présenter à Votre Altesse sérénissime, un ouvrage qui mérite peu de lui être offert. Mais est-il quelque chose au monde digne d'une princesse comme vous ? Fille du plus grand de tous les monarques, il semble que votre propre mérite vous élève encore au-dessus d'une naissance si auguste, et toute la France vous regarde comme une de ces personnes incomparables, dont les peuples se faisaient autrefois des divinités. Mais que dis-je à Votre Altesse sérénissime qu'elle n'entende tous les jours de la bouche de tout le monde ? Je ne dois point la fatiguer d'une longue épître en lui dédiant une de mes comédies ; elles ont eu quelquefois le bonheur de vous plaire et de vous divertir. Je vous consacre celle qui a reçu le plus d'applaudissements, vous avez eu la bonté de me le permettre ; l'aveu de Votre Altesse sérénissime justifie ma témérité, et rien n'est plus glorieux pour moi que cette occasion de faire connaître que vous m'honorez de votre protection, et que vous voulez bien recevoir un témoignage public du profond respect avec lequel je suis,

Madame,

de Votre Altesse sérénissime,

le très humble, très obéissant et très obligé

Dancourt.