Transcription Transcription des fichiers de la notice - Dédicace de <em>Adherbal, roi de Numidie</em> La Grange-Chancel, François-Joseph de (1677-1758) 1694 chargé d'édition/chercheur Lochert, Véronique (Responsable du projet) Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1694_grange-chancel_adherbal 1694 Fiche : Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
<a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb361180595" target="_blank" rel="noreferrer noopener">Arsenal GD-4657</a>
Français

À Madame la princesse douairière de Conti.

Madame,

Si c'est une témérité de composer à quinze ans une tragédie, c'en est encore une bien plus grande d'oser la présenter à votre Altesse sérénissime, mais, Madame, je me flatte que sa bonté lui fera excuser les fautes que ma jeunesse et mon peu d'expérience peuvent avoir faites, et qu'elle voudra bien accorder l'honneur de sa protection à une Muse naissante, qui n'a jamais eu d'autre dessein en paraissant au jour que celui de la divertir.

Cette augustre protection,

Fait toute mon ambition.

Si ma Muse a de quoi vous plaire,

Je n'aurai plus de vœux à faire.

Des censeurs pour jamais je serai garanti,

Et je ne craindrai point leur inutile rage,

En mettant le nom de Conti

À la tête de mon ouvrage.

En effet, Madame, ce nom désarmera les plus critiques et je me tiendrai toujours assuré de l'approbation générale, si je puis mériter

Celle d'une auguste princesse

Qui fait du monde entier le plus bel ornement

Et qui sait joindre un goût plein de délicatesse,

Un juste et vif discernement,

Une force d'esprit aussi rare que belle

Avec le corps le plus charmant,

Dont jamais la nature ait formé le modèle.

Mais, Madame, je n'entreprends point de fatiguer votre Altesse sérénissime par des louanges que sa modestie lui fera toujours rejeter ; je laisse ce soin à des plumes qu'un âge plus mûr et plus avancé a rendues plus savantes que la mienne, et je ne leur disputerai jamais d'autre gloire que celle d'être avec un profond respect,

Madame,

de votre Altesse sérénissime,

le très humble, très fidèle et très obéissant serviteur,

D. L. G.