À madame l'électrice de Bavière.
Madame,
Je prends la liberté de présenter à votre Altesse Électrice l'opéra Amadis précédé d'un nouveau prologue dont la musique est de ma composition. Je serai le plus heureux du monde si je puis parvenir au bien de ne lui avoir pas déplu en lui sacrifiant mes soins dans cette belle occurrence de ses noces avec un des plus grands princes du monde. L'avenir n'aura qu'à lire l'histoire des musulmans pour être convaincu de cette vérité. Pardonnez-moi, Madame, si je passe la sphère de ma capacité où je dois simplement m'appliquer à vous demander l'honneur de votre protection, sans laquelle je ne puis rien. J'espère que mon zèle suppléera à mon insuffisance et que vous ne refuserez pas l'honneur de votre appui à celui qui est très sincèrement et avec un profond respect,
Madame,
de votre Altesse Électrice,
le très humble, très obéissant et très fidèle serviteur,
P. A. Fiocco.