Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de <em>Mirtil et Mélicerte</em> Guérin d'Estriché, Isaac-François (1636?-1728) 1699 chargé d'édition/chercheur Lochert, Véronique (Responsable du projet) Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1699_estriche_mirtil-melicerte_lettre 1699 Fiche : Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Français

Lettre de l’auteur à son altesse sérénissime Madame la princesse de Conti.

Madame,

Pardonnez à l’ardeur d’une jeune muse ; les applaudissements qu’elle a reçus de votre altesse sérénissime lui ont donné du courage. Elle est fière d’avoir occupé pendant quelques moments l’attention d’une princesse telle que vous. Après ce glorieux avantage, elle traite avec dédain ses autres compagnes ; j’ai beau lui dire qu’elle doit être modeste, et qu’elle ne doit pas abuser de vos bontés. Elle dit pour ses raisons, Madame, que vous êtes une princesse si bienfaisante, que vous voudrez bien encore lui pardonner cette importunité. Elle a même donné à ses discours un tour si naturel et si vraisemblable que je me suis laissé persuader. La grâce que vous m’avez faite semble en quelque façon autoriser ma hardiesse. Ce n’est cependant qu’en tremblant que j’ose vous parler encore des bergers de la vallée de Tempé : ils supplient tous votre altesse sérénissime de les honorer de sa protection ; ils quitteront avec joie leurs petits hameaux, pour venir à Fontainebleau, si Monseigneur le souhaite, et qu’il daigne les écouter, mais ils y veulent paraître avec les agréments qui leur sont nécessaires, si l’on leur fait cette faveur. Ils vous demandent en grâce, Madame, de prier Monseigneur de leur donner au plus tôt un ordre, pour se préparer à cet honneur. Ils ont dans la tête d’agréables projets de fêtes champêtres, qu’ils ne pourraient exécuter, s’ils n’étaient avertis quelque temps auparavant. Celui qui vous adresse leurs prières ne saurait vous exprimer, Madame, et le zèle, et la reconnaissance qu’ils ont pour la princesse du monde et la plus spirituelle, et la plus accomplie.