Aux Muses.
Muses, mes Sœurs, vierges, chastes, et belles,
Donnez-moi donc, une moisson de fleurs,
Un champ fertil, de musc, et de senteurs,
De thym, de lys, de lavandes nouvelles.
Élevez-moi, sur le pli de vos ailes,
Ravissez-moi, de vos doctes fureurs :
Je veux répandre une mer de douceurs
Pour arroser, vos grâces immortelles.
Non, je ne peux, je tarirais vos eaux,
J’enlèverais vos rochers en morceaux,
Cordes et fût, je romprais de ma Lyre :
Que je n’aurais encor’ assez sonné
Les feux d’amour, ni assez résonné
Tous les tourments qu’il me faudrait vous dire.