À la reine régente en France.

Madame,

il y a deux ans que cette tragédie et moi eûmes l'honneur d'être éclairés des rayons de vos beaux yeux, lorsque votre Majesté me commanda la mettre en lumière. Mon poème héroïque de L'Église triomphante, que j'ai parachevé depuis, et le peu fortuné succès de mon voyage m'en ont diverti plus longtemps que je ne devais, puisque ni les lauriers très florissants, ni les déplorables cyprès du plus grand et victorieux monarque de l'univers ne devaient être chantés d'une Muse moins relevée que la mienne, qui peut parler des armes comme les ayant portées, et des rois plus valeureux pour avoir l'âme royale, et non moins accompagnée de valeur en ce qui regarde le service dû aux Majestés du roi, votre très généreux fils, et à la vôtre, Madame, que je serai toujours désireux d'être honoré de vos commandements, et me pouvoir dire sous votre aveu,

Madame,

votre très humble, très fidèle et très affectionné serviteur,

Courgenay.