Transcription Transcription des fichiers de la notice - Dédicace de <em>[Nabuchodonosor]</em> La Croix, Antoine de (15..-15..) 1561 chargé d'édition/chercheur Lochert, Véronique (Responsable du projet) Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1561_croix_enfant-fornaise 1561 Fiche : Véronique Lochert (Projet Spectatrix, UHA et IUF) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Français

À la reine de Navarre.

Madame, voyant la plupart des Français tâcher à vous témoigner par tous moyens, le plaisir qu’ils reçoivent de votre tant souhaité arrivée à la cour, pour l’heur, repos et contentement qu’ils en espèrent, et désirant les accompagner en une si sainte volonté (encore que beaucoup d’incommodités qui interrompent mes petites études m’aient empêché de vous présenter chose nouvelle digne selon mon désir de votre grandeur), si n’ai-je su si bien retenir mon affection, qu’elle ne se soit enhardie de mettre en lumière, et vous offrir cette petite tragi-comédie, laquelle a déjà reçu tant de faveur de vous, Madame, dès le temps qu’il plut au roi votre mari me recevoir à son service, que je crois que ne la dédaignerez point, ayant plus d’égard selon votre coutumière bonté au saint sujet d’icelle, qu’à la mécanique de mes vers, et manque dextérité de laquelle elle est traitée : à quoi tous ceux qui s’y pourront amuser, ne trouveront, peut-être, tel contentement, qu’il a plu à votre Majesté en recevoir. Mais je les veux bien avertir, que je tâche de m’accommoder, en tant qu’il m’est possible, au théâtre, au temps, et aux personnes, leur faisant parler le langage plus décent selon mon avis, pour leur qualité. Sur quoi vous ayant plu asseoir jugement, je me soucie bien peu, si chacun ne s’en trouve autant satisfait, que je le désire : quand j’ai déjà gagné ce point, que mon petit labeur vous est agréable, espérant avec maints de plus sain jugement que moi, qu’il sera béni de Dieu, pour aucunement servir à sa gloire.

Madame, Dieu par sa bonté et miséricorde vous continue et entretienne ses grâces, confirme et corrobore vous et votre règne en perpétuelle félicité.De Paris, ce 9 août, 1561.

De votre Majesté le plus que très humble et très obéissant serviteur à perpétuité,

A. D. L. C.