À Madame Claude de France, duchesse de Lorraine.
Madame, le bon accueil qu'il vous plut me faire lorsque Monsieur de Boulin me présenta à vous m'a incité davantage à essayer de faire quelque chose qui vous pût être agréable. Car le bon amour que vous portez aux lettres m'a toujours servi comme d'aiguillon pour réveiller ce qui possible dormait en moi. C'est pourquoi, ayant longtemps gardé ce Théâtre (poème non encore vu en notre langue), je n'ai trouvé personne plus digne à qui je dusse donner César qu'à vous qui êtes fille d'un roi, lequel en prouesses, vertus et humanité l'a si bien secondé qu'il a César de tout danger et conjuration que les envieux de mon nom lui pourraient machiner. En quoi faisant, je n'aurai crainte de le revoir massacrer encore une fois, mais plutôt je m'assurerai que sa mort lui aura servi d'une immortalité.
En cet endroit, Madame, je prierai le Créateur qu'il lui plaise maintenir votre grandeur, et me rendre de plus en plus obéissant en votre service,
Votre très humble serviteur Jacques Grévin.