À très noble et très vertueuse dame Charlotte de Hautemer, dame de Médavy.
Madame,
Ayant aux heures de mon loisir courtisé la troupe des Muses, une de leur bande m’a voulu gratifier de cette pastorale chanson, qui traite de l’amour d’une belle nymphe éprise des perfections d’un gentil pasteur, honneur de tout son pays arcadien. Par quoi, désirant lui faire le jour et soupirer ses chastes affections, j’ai voulu imiter les Anciens, qui, désirant bâtir les murs de quelque cité pour être de longue durée, en jetaient les fondements sous l’influence d’une heureuse planète, estimant que tracés au point de cette bonne constellation, ils disputeraient d’éternité avec les ans et les siècles. Suivant lequel exemple je pris la hardiesse de faire naître cet ouvrage sous l’astre reluisant de votre illustre nom, m’assurant que, tout ainsi qu’il est éclatant en splendeur par le lustre de vos rares vertus, comme extraite d’une des
Madame,
Votre très humble et très affectionné,
D’Aves.