Transcription Transcription des fichiers de la notice - Cahier « Robinson » Valéry, Paul 1924 [circa] chargé d'édition/chercheur Johansson, Franz (édition scientifique) Franz Johansson, équipe Paul Valéry, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1924 [circa] Texte de Valéry publié avec l'aimable autorisation des ayants droit de Paul Valéry
f°12 à 25
<p>Il n’est pas rare que Valéry ouvre, comme il le fait ici, un cahier spécifiquement consacré à une œuvre ou un projet (de tels cahiers sont évidemment, à distinguer de la série des cahiers « du matin » : en dépit d’un même type de support, l’écriture et à la démarche qui les orientent sont tout à fait différents).  </p> <p>Les premières pages du cahier offrent une prose élaborée et une écriture peu raturée. Il ne s’agit nullement du « premier état du texte », comme l’annonce le dossier de la BnF mais, bien au contraire, de l’état le plus avancé de <em>Robinson</em> qui nous soit parvenu. Il est en effet postérieur à la série de dactylographies puisqu’il intègre les modifications manuscrites apportées à la dernière d’entre elles.</p> <p>Il faut donc considérer qu’après un travail à la machine à écrire et après la rédaction de cinq états successifs, l’écrivain a choisi de revenir vers l’écriture manuscrite : sans doute l’unité matérielle du cahier, anticipant et mimant celle du virtuel volume à venir, le séduit-elle. Valéry orne le cahier avec une solennité absente des dactylographies : sur la couverture (f. 13) un « C » en forme de serpent tracé à la peinture verte, à l’intérieur duquel se love le « R » de Robinson, ce même  « R » est repris en calligraphie à l’encre bleue au centre du f. 14.  Au bas du verso de la dernière page, de minuscules initiales évoquent une signature : « P. V. ». Une très belle aquarelle (reproduite par Gallimard à l’orée du volume des Histoires brisées) figure dans le f. 18 verso.</p> <p>Même si les premières pages du cahier sont la mise au net d’une série d’états antérieurs, il est évident que, même dans ses pages les plus abouties, le cahier ne présente nullement une allure définitive : on y trouve non seulement nombre de ratures et de substitutions mais, surtout, à plusieurs reprises, des hésitations non résolues : des ajouts interlinéaires proposent un choix alternatif sans qu’aucun signe ne tranche en faveur de l’un ou de l’autre. Ce genre d’hésitation est présent dès le titre : le titre à l’encre bleue : « Le Robinson oisif », dans la première page intérieure (f. 15), est assorti de deux ajouts au crayon noir, l’un aligné (« et Pensif »), l’autre, au-dessous (« pourvu ») (le « et » est omis dans l’édition 1950, ce qui donne l’illusion d’un titre achevé). Il est de plus en plus évident lorsqu’on s’avance dans le cahier que nous nous trouvons face à une écriture en devenir.</p> <p>Dans les premières pages du cahier s’établit une distinction très nette (qui n’est pas rare chez Valéry ni chez d’autres écrivains) entre deux espaces d’écriture : les pages de droite accueillent une rédaction suivie, tandis que les pages de gauche sont destinées aux éléments plus informes, aux notes de régie, à des passages faisant écho à l’écriture sur la page de droite plus qu’ils ne s’intègrent à celle-ci, voire à des éléments graphiques (l’aquarelle f. 18).     A partir de la page foliotée f. 20 recto, laissée en blanc, la rédaction continue s’interrompt (et avec elle, l’alternance entre les pages de droite réservées à l’état rédactionnel et les pages de gauche prévues pour les corrections et les éléments de recherche) cédant la place à une recherche tâtonnante et multidirectionnelle : l’écriture quitte entièrement sa phase rédactionnelle et revient vers une phase exploratoire.</p> <p>Si dans les premières pages s’articulait un petit nombre de motifs présentant une unité évidente, après la page foliotée 20 recto, des notes elliptiques s’engagent dans des directions nouvelles et imprévues : besoins d’amour de Robinson, la trace d’un pied pouvant faire croire à une femme, l’amnésie et le danger de perdre la raison et le langage… L’écriture s’éloigne des sillages antérieurs à un point tel que l’unité de l’œuvre devient problématique. Valéry songe-t-il à donner un prolongement aux pages rédigées ? Envisage-t-il une écriture fragmentaire pouvant donner lieu à un montage de passages aphoristiques (proche de ce que deviendra le volume rassemblant les divers textes autour de <em>Monsieur Teste</em> en 1926) ? Il n’est nullement certain que Valéry ait des intentions nettes présentes à l’esprit au moment où il écrit ces pages.</p> <p>Plusieurs pages à l’intérieur du cahier sont restées vierges. Une dizaine d’autres en ont été retranchées, coupées ras. Ces pages amputées portaient-elles des notes ou des passages relevant du projet <em>Robinson</em>, et si tel est le cas, pourquoi ont-elles été détruites ? Il est également possible qu’elles aient accueilli une écriture sans rapport avec <em>Robinson</em> et, de ce fait, retranchées puis déplacées ou détruites une fois que le cahier s’est constitué autour d’un seul projet.</p> <p>Un dernier trait est à signaler dans ce cahier « Robinson » : sa dernière page, inversant le sens de l’écriture (ce qui veut dire que, pour la lire, il faut tenir le cahier tête-bêche) propose une rédaction de l’<em>incipit</em>, dans un état assez embryonnaire, très nettement antérieur à celui qui s’écrit dans les premières pages du cahier. Il est probable que l’orientation que nous considérons tête-bêche <em>a posteriori</em> ait été le sens premier du cahier. Plus tard, Valéry aurait renversé le sens du cahier, reprenant l’écriture manuscrite à nouveaux frais.</p> Français <p>Il n’est pas rare que Valéry ouvre, comme il le fait ici, un cahier spécifiquement consacré à une œuvre ou un projet (de tels cahiers sont évidemment, à distinguer de la série des cahiers « du matin » : en dépit d’un même type de support, l’écriture et à la démarche qui les orientent sont tout à fait différents).  </p> <p>Les premières pages du cahier offrent une prose élaborée et une écriture peu raturée. Il ne s’agit nullement du « premier état du texte », comme l’annonce le dossier de la BnF mais, bien au contraire, de l’état le plus avancé de <em>Robinson</em> qui nous soit parvenu. Il est en effet postérieur à la série de dactylographies puisqu’il intègre les modifications manuscrites apportées à la dernière d’entre elles.</p> <p>Il faut donc considérer qu’après un travail à la machine à écrire et après la rédaction de cinq états successifs, l’écrivain a choisi de revenir vers l’écriture manuscrite : sans doute l’unité matérielle du cahier, anticipant et mimant celle du virtuel volume à venir, le séduit-elle. Valéry orne le cahier avec une solennité absente des dactylographies : sur la couverture (f. 13) un « C » en forme de serpent tracé à la peinture verte, à l’intérieur duquel se love le « R » de Robinson, ce même  « R » est repris en calligraphie à l’encre bleue au centre du f. 14.  Au bas du verso de la dernière page, de minuscules initiales évoquent une signature : « P. V. ». Une très belle aquarelle (reproduite par Gallimard à l’orée du volume des Histoires brisées) figure dans le f. 18 verso.</p> <p>Même si les premières pages du cahier sont la mise au net d’une série d’états antérieurs, il est évident que, même dans ses pages les plus abouties, le cahier ne présente nullement une allure définitive : on y trouve non seulement nombre de ratures et de substitutions mais, surtout, à plusieurs reprises, des hésitations non résolues : des ajouts interlinéaires proposent un choix alternatif sans qu’aucun signe ne tranche en faveur de l’un ou de l’autre. Ce genre d’hésitation est présent dès le titre : le titre à l’encre bleue : « Le Robinson oisif », dans la première page intérieure (f. 15), est assorti de deux ajouts au crayon noir, l’un aligné (« et Pensif »), l’autre, au-dessous (« pourvu ») (le « et » est omis dans l’édition 1950, ce qui donne l’illusion d’un titre achevé). Il est de plus en plus évident lorsqu’on s’avance dans le cahier que nous nous trouvons face à une écriture en devenir.</p> <p>Dans les premières pages du cahier s’établit une distinction très nette (qui n’est pas rare chez Valéry ni chez d’autres écrivains) entre deux espaces d’écriture : les pages de droite accueillent une rédaction suivie, tandis que les pages de gauche sont destinées aux éléments plus informes, aux notes de régie, à des passages faisant écho à l’écriture sur la page de droite plus qu’ils ne s’intègrent à celle-ci, voire à des éléments graphiques (l’aquarelle f. 18).     A partir de la page foliotée f. 20 recto, laissée en blanc, la rédaction continue s’interrompt (et avec elle, l’alternance entre les pages de droite réservées à l’état rédactionnel et les pages de gauche prévues pour les corrections et les éléments de recherche) cédant la place à une recherche tâtonnante et multidirectionnelle : l’écriture quitte entièrement sa phase rédactionnelle et revient vers une phase exploratoire.</p> <p>Si dans les premières pages s’articulait un petit nombre de motifs présentant une unité évidente, après la page foliotée 20 recto, des notes elliptiques s’engagent dans des directions nouvelles et imprévues : besoins d’amour de Robinson, la trace d’un pied pouvant faire croire à une femme, l’amnésie et le danger de perdre la raison et le langage… L’écriture s’éloigne des sillages antérieurs à un point tel que l’unité de l’œuvre devient problématique. Valéry songe-t-il à donner un prolongement aux pages rédigées ? Envisage-t-il une écriture fragmentaire pouvant donner lieu à un montage de passages aphoristiques (proche de ce que deviendra le volume rassemblant les divers textes autour de <em>Monsieur Teste</em> en 1926) ? Il n’est nullement certain que Valéry ait des intentions nettes présentes à l’esprit au moment où il écrit ces pages.</p> <p>Plusieurs pages à l’intérieur du cahier sont restées vierges. Une dizaine d’autres en ont été retranchées, coupées ras. Ces pages amputées portaient-elles des notes ou des passages relevant du projet <em>Robinson</em>, et si tel est le cas, pourquoi ont-elles été détruites ? Il est également possible qu’elles aient accueilli une écriture sans rapport avec <em>Robinson</em> et, de ce fait, retranchées puis déplacées ou détruites une fois que le cahier s’est constitué autour d’un seul projet.</p> <p>Un dernier trait est à signaler dans ce cahier « Robinson » : sa dernière page, inversant le sens de l’écriture (ce qui veut dire que, pour la lire, il faut tenir le cahier tête-bêche) propose une rédaction de l’<em>incipit</em>, dans un état assez embryonnaire, très nettement antérieur à celui qui s’écrit dans les premières pages du cahier. Il est probable que l’orientation que nous considérons tête-bêche <em>a posteriori</em> ait été le sens premier du cahier. Plus tard, Valéry aurait renversé le sens du cahier, reprenant l’écriture manuscrite à nouveaux frais.</p>
Le Robinson oisif. et pensif, pourvu

Robinson avait assez assuré sa subsistance et presque pris ses aises dans son île.

Il s’était bâti un bon toit ; il s’était fait des habits de palmes et de plumes, des bottes souples, un chapeau immense et léger. Il avait amené l’eau pure tout auprès de lui, jusque dans l’ombre de sa hutte où elle jasait comme un oiseau    ce chant faisant et faisait. Il n’était plus si solitaire. Le feu lui lui obéissait ; il l’éveillait quand il voulait. Une multitude de poissons séchés et fumés pendaient aux membres de bois de la case ; et de grandes corbeilles qu’il avait tressées étaient pleines de galettes grossières, si dures qu’elles pouvaient se garder éternelle ment.

Robinson se laissait oublier sa nudité première et les âpres commence ments  de solitude  d’anachorète. Le temps qu’il allait nu et qu’il devait

tâche

Dieu il s’applaudissait

et dansait de joie

devant ses traces

plénitude

comme un auteur

suffisance

et il ne connaît de sa perfection que les approches, les essais

  tout le jour courir après son dîner lui semblait déjà pâle et historique. Il voyait comme un rêve l’ère avant le naufrage.

Même il s’émerveillait à présent des propres œuvres de ses mains. Ses travaux assemblés éton naient déjà ses regards. Cet heureux Robinson se sentait plutôt l’héritier d’une lignée de Robinsons actifs et misérables plutôt que l’ouvrier unique et solitaire et l’auteur même l’agent opiniâtre d’une si grande pleine prospérité. Il avait grand peine à se reconnaître concevoir l’agent l’auteur de cet ensemble qui le contentait, mais qui le dominait. – Qu’y a -t- il, en vérité, de plus étranger à un créateur que le total plénitude de son ouvrage ? Il On n’en a jamais éprouvé connu que les desseins partiels, et les morceaux, et les degrés, et en somme tout le contraire d’une / Son  l’impression de ce qu’il a fait est tout autre que celle d’une de chose entière et accomplie.

Une demeure bien assise, des conserves surabon dantes, toutes les sûretés essentielles retrouvées – ont le loisir pour conséquence. X Robinson au milieu de ses biens, doucement redevenait un homme, –

 du ciel

Il y avait sous  dans le ciel de la mélancolie, de la philosophie, de phrase inachevée

Il faut posséder pour se détacher. Le renoncement est un luxe le plus grand des luxes.

Bâiller à l’opéra – c’est dans les loges qu’on bâille le plus

Nombre de bâilleurs plus grand dans les bonnes places que dans les mauvaises

c’est-à-dire un être  animal indécis, un être qui ne peut se définir indéfinissable par les circonstances toutes seules.

Il respirait distraitement. Il ne savait quel fantôme poursuivre. Il était menacé de créer les lettres, et les arts. Le soleil lui semblait trop beau et le rendait triste.  Il eût presque inventé l’amour, s’il n’eût été si sage et puis si seul.

Deux traits séparent les deux divisions de texte

 S’il Contempler ait des monceaux de nourriture durable, n’est-ce point il croyait voir voir du temps de reste et des actes épargnés ? – Une caisse de biscuit, c’est tout un mois de paresse et de vie. Des pots de viande confite, et des couffes de fibre bourrées de graines et de noix sont un trésor de quiétude ; tout un hiver tranquille est en promesse dans leur parfum.

Dans la senteur puissante et rance des coffres et des caissons de sa cambuse, Robinson humait avec l’ ennui de la prudence et les vertus  l’énergie de son passé, la présence ou la certitude de son avenir. Il lui semblait que l’amas de ses richesses dégageait

  Il songeait que Les Égyptiens et quelques autres ont poussé l’instinct de la préservation du périssable, jusqu’à prétendre soustraire les morts à la décomposition.

Les mêmes, et bien des peuples divers  avec eux, ont voulu souhaité que les âmes  aussi soient indestructibles. Ils ont imposé le  inachevé

Mais ils n’ont pas vu que l’incorruptibilité, l’immor talité, l’existence indépendante du temps (c’est -à - dire des circonstances) – implique l’insignifiance, l’indifférence, l’isolement parfait – l’inexistence.

  isolement  conservation

  et un peu plus loin que

de l’oisiveté, et qu’il en émanât D’abord écrit au crayon noir, cet ajout a été repassé à l’encre noire.  il en émanait je ne sais quelle virtualité, et quelle essence  substance virtuelle  de durée, comme il émane de certains métaux une sorte de chaleur absolue naturelle

C’est le plus grand triomphe de l’homme (et de quelques autres espèces) sur l’instabilité des choses, que d’avoir su transporter jusqu’au lendemain les effets et les fruits du labeur de la veille. L’humanité ne s’est lentement élevée que sur le tas de ce qui dure. Elle touche Prévisions, provisions, peu à peu nous ont détachés de la rigueur de nos nécessités animales, et du mot-à-mot naïveté  état naïf de nos besoins. Nous avons pu regarder autour de nous et au loin de notre personne si enracinée à la matière environnante. Esprit

La nature d’ailleurs nous le suggérait : nous portons avec nous  en nous-mêmes de quoi résister quelque peu à l’inconstance des événements  à la chute à la fluctuation des événements et à l’incertitude des ressources. La graisse qui est sur nos membres nous permet d’attendre de passer un temps de disette jeûne et d’attendre des jours meilleurs. La mémoire qui s’accroît et s’édifie dans l’épaisseur

  Robinson dessiné par Valéry (aquarelle)

Quoique son île fût déserte ’il se trouvât dans une île déserte,

Il mit une plume à son chapeau. Il lui semblait qu’il créait par là quelqu’un qui regardait la plume

Le retour fait partie de la fuite.

de nos âmes se tient prête à faire répéter  nous rendre ce que la mobilité universelle nous retire à chaque instant.

Notre industrie a imité ces modèles de réserves. Elle en fait des mémoires artificielles.

Il y avait chez Robinson, traînant non loin de l’âtre, une vieille table de logarithmes sauvée des eaux, qui perdait ses feuillets ou dans les flammes ou dans les usages. Les pages toutes dévorées de chiffres menus et qu’on eût juré couvertes de fourmis rangées en batailles, elles disaient dans leur naïf langage décimal que notre laborieuse espèce s’est  a su se constitué r des économies de vérités, et des patrimoines de résultats. Les longues peines, et les les veilles de quelques-uns s’accumulent dans des écritures ingénieuses, et la patience et les mérites du petit nombre est s’applique profite à l’impatience de tous.

Cette malheureuse table –

Il en est du travail prévoyant comme de l’habileté dans certains jeux, où tel coup bien joué dégage des cases et donne des libertés de manœuvre. Mais dans l’état de société, il arrive que l’habilité suffit, et ceci le définit en état

La prévoyance donne du temps libre dans le futur.

Formation de potentiel –

Ceci revient à définir un point de vue selon lequel autour duquel une quantité de temps apparaisse comme simultané et admette un arrangement, c’est-à-dire des échanges entre ses moments

Il regrettait le temps qu’il avait peur, qu’il avait faim, – la compagnie de ses besoins précis.

Besoins d’amour.

[Amnésie due à un choc – une lame sur la tête pendant le naufrage – ‒ lui avait enlevé une partie de sa mémoire.  Curieuse partie de forme bizarre. La mémoire divisible

Robinson a oublié une partie de ce qu’il savait. Cette partie de forme irrégulière et bizarre comme un continent émergé dont le contour dépend seulement de la hauteur des eaux. cf. marées.

 

croquis
îlots de mémoire passages à pied sec.

Île –

Marées du sommeil. Valeur variable.

Dieu perdu et retrouvé.

Lui, intelligent ou bête, et dans le moindre, se souvenant d’être plus. Monologue – évidemment.

L’amour

Robinson dresse la carte de son état total. Sa situation. Bilan. Ses souvenirs, – ses forces.

  Œuvres complètes de Robinson.

L’art. Ornement. Vide

L’amour

Psaumes de Robinson.

Spécialisation des morceaux, Oppositions réalis réalisées.

Robinson.

Solitude.

Création du loisir. Conservation.

Temps vide. Ornement.

Danger de perdre tête, de perdre tout langage.

Lutte. Tragédie. Mémoire. Prière de Robinson.

Murmures de la forêt.

Un pied nu.

  Imagine des foules, des théâtres, des rues. Tentation.  Soif du pont de Londres.

  il veut écrire à des personnes   imaginées, embrasse des arbres, parle tout seul. crises de rire peu à peu n’est plus soi.

il se développe en lui une horreur invincible du ciel, de la mer, de la nature –.

L’esprit est attaché au corps à peu près comme l’homme à la planète. Elle tourne, elle fait partie de – et il n’en a aucune conscience. Il ne connaît que ses environs et pouvoirs environnants. Il ne peut absolument pas imaginer ni percevoir les relations et les connexions lointaines.

Il L’esprit ne voit de ce corps que ce corps mais l’ignore dans le temps. Myst Mystère de la mémoire.

La  Terre ne subsiste – pesanteur, matière, lumière et rotation, que dans un système esp espace temps, action.

L’esprit n’a que l’idée la plus restreinte, la plus incomplète du système du corps et auquel appartient le corps.

Système indéfini de dépendances.

Murmures de la forêt. Robinson au milieu des oiseaux, papgeais papegeais, etc. Il croit entendre leur langage. Tous ces oiseaux disent des sentences. Répétition. Les uns originaux. Les autres répètent des vérités qui deviennent fausses par la répétition seule.

La page entière est rayée d’un trait vertical au crayon noir. Cahier pris tête-bêche sur le verso du f. 23, vis-à-vis du f° 24.

Robinson avait assez assuré sa subsistance et presque pris ses aises dans son île.

Il s’était fait bâti  un bon toit, il s’était fait des habits de palmes et de plumes, des bottes souples, un chapeau immense très vaste et léger. Il Il commençait d’oublier ses commencements. Le temps qu’il allait nu, et qu’il devait tout le jour courir après son dîner déjà lui semblait pâlissant  pâle et  presque historique et presque fabuleux.

Mais  Même il s’étonnait à présent des œuvres de ses mains. Ses travaux assemblés émerveill émerveillant ses repas le contentaient, mais le Elles lui paraissaient faites en songe dominaient. Il y a une surprise dans l’addition de nos efforts. et il arrive que Ll’auteur successif de chaque détail  partie a  ait toujours une grande peine à se croire tout à coup l’ auteur de l’ensemble. et lLe petit enfant qui fait pour la première fois la traversée d’une chambre, est extrêmement ému, quand il se retourne, d’avoir été celui qui a osé ce passage

il lui semblait avoir d’hérité   personne n’a de toute une lignée de    malheureux Robinsons  de son œuvre du passé I Il est clair que jamais personne reste

Car jamais fait l’ensemble