Transcription Transcription des fichiers de la notice - 38. Séance du 06 août 1819 1819/08/06 chargé d'édition/chercheur Courant, Elsa (éditeur scientifique) Elsa Courant, CELFF ; EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1819/08/06 Fiche : Elsa Courant, CNRS – Sorbonne université ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

Séance du Vendredi 6 août 1819

_____________________

M. D’Aguilar

M. D’Aiguesvives

M. de Cardonnel

M. Carney

M. Decampe

M. Hocquart

M. jouvent

M. de Malaret

M. Pinaud

M. L’abbé de Rozières

________________

M. de Cambon.

Les procès verbaux des quatre dernières séances sont lues et adoptés.

Sur la proposition de M. Pinaud, l’Académie a chargé M.M. D’Aguilar et d’ayguesvives d’aller complimenter M. de Cardonnel au sujet de l’autorisation qu’il a reçu de porter la décoration de l’ordre de St. Jean de Jérusalem.

M. Carney, appelé par l’ordre du ttableau a annoncé qu’il n’avait point traité le sujet qui lui était échu. Il a payé son tribut par la lecture d’une notice sur le parasite Montmaur dont l’histoire se lie à celle de la littérature française au commencement du 17e siècle.

M. Pinaud a donné lecture d’un article intéressant de la bibliothèque universelle dans lequel on rend compte d’un ouvrage de M. Schlegel, intitulé : Observations sur la langue et la littérature provençale.

M. D’Aguilar après avoir appelé l’attention sur plusieurs ouvrages publiés récemment et qui ont pour objet la et la littérature des troubadours, expose la nécessité de faire jouir le public de la poétique de Molinier, afin que l’académie ne se laisse point provenir sur cet article. La traduction de la partie de cet ouvrage dont M. D’Aguilar s’était chargé est terminée, et pourrait être publiée séparément avec le texte en regard.

L’Académie renvoie la discussion de cette proposition à la séance prochaine, et pour accélérer le travail elle charge M. M. D’Aguilar, Hocquart et Pinaud de préparer la délibération, en se concertant avec M. d’Escouloubre, qui était aussi chargé d’une partie du travail à faire sur l’ouvrage de Molinier.

M. Pinaud, rappelant les droits qu’a acquis M. Raynouard, à la bienveillance de l’académie par son ouvrage sur la grammaire des troubadours a proposé de lui accorder des lettres de Maîtres. L’Académie prenant cette proposition en considération a renvoyé la nomination à la Séance prochaine dont les billets de convocation porteraient mention de cet objet.

La Commission chargée de préparer annuellement une série de questions à traiter pour le travail académique de l’année suivante a fait son rapport.

Il résulte de ce rapport que sur les 26 questions portées sur le ttableau de 1819, sept seulement ont été traitées, savoir :

La 1ère par M. de Malaret

La 4e par M. Pinaud

La 7e par M. de Lavedan

La 12e par M. Jouvent

La 14e par M. Dralet

La 16e par M. L’abbé de Rozières

Et la 17e par M. D’Aguilar.

La Commission propose de laisser aux autres membres les questions qui leur étaient échues dans l’espoir de les leur voir traiter cette année. Ainsi toutes les questions non traitées feront commencées sauf le 9ème qui était échue à feu M. Jamme.

D’un autre côté le nombre de mainteneurs actuellement rendants étant de Vingt huit il y a dix questions nouvelles à proposer, mais sur ces dix il y en a une qui est de droit le sujet de discours proposé pour l’année et qui doit être traitée par M. Le Secrétaire perpétuel.

De plus la première questions traitée par M. de Malaret, pouvant fournir l’objet d’un second travail doit être conservée et attribuée à cet académicien.

Ainsi la Commission propose et l’Académie adopte les huit questions suivantes :

1° Quel est aujourd’hui le genre de compositeur littéraire qu’il serait le plus avantageux d’encourager en France.

2° Quelle a été l’influence de la Révolution française sur le caractère national.

3° Quelle a été dans l’histoire de chacune des principales nations modernes l’époque la plus propre à fournir le sujet d’un poème épique national.

4° Quel serait le système d’éducation publique le plus propice à inspirer l’attachement à la religion, à la morale et à la monarchie.

5° Les poètes peuvent-ils être traduits en prose.

6° Quelle est l’influence que les romans ont exercée sur la littérature et les mœurs des modernes.

7° Jusqu’à quel point les académies peuvent-elles s’occuper de politique.

8° Quelle utilité l’homme de lettres peut-il retirer des Voyages.

M. D’Aguilar offre de traiter la 2e question conservée, du consentement de M. D’Aiguesvives à qui elle est attribuée.

En conséquence les huit nouvelles questions sont distribuées par la voie du sort entre M. M. d’Aiguesvives, de Lavedan, Jouvent, Dralet, l’abbé de Rozières, d’Hargenvilliers, d’Aubusson et de Voisins.

On procède ensuite au tirage au sort des semaines dans lesquelles les questions tant anciennes que nouvelles devront être traitées, excepté celle de M. Le Secrétaire perpétuel qi doit l’être dans la 4ème Semaine.

De sorte que le travail académique de 1820 est définitivement réglé conformément au ttableau suivant.

Tableau du travail académique pendant l’année 1820.

Numéro des semaines utiles Sujets de composition Mainteneurs qui doivent les traiter 1 Quel a été successivement le caractère de la prose, depuis Balzac jusque’à nos jours ? M. Pujol 2 Dans quelle classe de la Société l’homme est-il entouré des circonstances plus favorables au développement des talents de l’esprit ? M. Gary 3 Quelle a été l’influence de la Révolution française sur le caractère national M. de Voisins 4 Considérations et recherches sur le sujet proposé par l’Académie pour le prix de discours. M. Pinaud 5 Quels sont les effets d’une extrême civilisation sur les lettres en général ? M. de Cardonnel 6 Pourquoi les français sont-ils demeurés inférieurs à la plupart des nations dans le genre pastoral ? M. Serres Colombars

Numéro des semaines utiles Sujets de composition Mainteneurs qui doivent les traiter 7 Existe-t-il et doit-il exister un genre de style qu’on puisse appeler académique ? M. Hocquart 8 La poésie a-t-elle été chez les différents peuples plus utile que nuisible à la morale publique ? M. Soumet 9 Quelles furent les causes de la considération que les troubadours obtinrent pendant les 12e et 13e siècles ? M. D’Aguilar 10 Jusqu’à quel point les Académies peuvent-elles s’occuper de politique ? M. de Lavedan 11 Qu’est-ce que l’opinion publique ? Dans quel cas le sage doit-il lui céder ou lui résister M. de Rességuier 12 Quelle est l’influence des journaux sur la littérature ? M. Desarars 13 La Solitude est-elle préférable au commerce du monde pour le poste et pour l’orateur ? M. l’abbé Jamme 14 Quel serait le système d’éducation publique le plus propre à inspirer l’attachement à la religion, à la morale et à la monarchie ? M. d’Hargenvillier 15 Les poètes peuvent-ils être traduits en prose ? M. Jouvent 16 Jusqu’à quel point le pathétique peut-il être employé dans la comédie ? M. Decampe 17 Dissertation sur l’Ode, sur son caractère, sur les beautés dont elle est susceptible, et les défauts qu’on doit y reprendre M. Carré 18 Quelle est dans l’histoire de chacune des principales nations modernes l’époque la plus propre à fournir le sujet d’un poème épique national M. d’Alléguer 19 Quels furent les changements que l’établissement de la religion chrétienne occasionna dans les mœurs des Romains ? M. de Malaret 20 Quelles doivent être les qualités d’une bonne traduction ? M. l’abbé St Jean 21 Quelle utilité l’homme de lettres peut-il retirer des voyages ? M. d’Aiguesvives 22 Des transitions dans les compositions littéraires M. Carney 23 L’époque actuelle offrirait-elle au génie de Molière autant de ressources que le 17e siècle ? M. de Cambon 24 Quel est aujourd’hui le genre de composition littéraire qu’il serait le plus avantageux d’envisager en France ? M. Dralet

Numéro des semaines utiles Sujets de composition Mainteneurs qui doivent les traiter 26 Dans l’état actuel de notre littérature et de nos mœurs, peut-on espérer de voir naître un bon poème épique ? M. d’Escouloubre 27 Quelle est l’influence que les romans ont exercée sur la littérature et les mœurs des modernes ? M. l’abbé de Rozières 28 L’Eloquence du barreau est-elle plus propre à éclairer qu’à égarer la marche de la justice ? M. Tajan

La Séance a été levée.

Carney