Séance du Vendredi 26 Janvier 1821

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M. M. D'Aguilar

Decampe

de Lamothe-Langon

Jamme

Pinned

Dralet

Carney

D'Aubuisson

De Voisins

de Malaret

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Desazars

M. Dralet, modérateur du trimestre d'octobre, rend compte à l'académie de la visite qu'il a faite en cette qualité à Mgneur. L'archevêque de Toulouse à l'époque de son arrivée dans cette ville. L'académie était en vacances, le plus grand nombre de ses membres était absent, une convocation n'aurait produit aucun résultat. M. Dralet fit prévenir ceux des Mainteneurs qui se trouvaient à Toulouse, il se rendit avec eux à l'hôtel de l'archevêché pour complimenter M. L'Archevêque, au nom de l'académie, selon l'usage constamment observé. La députation ayant été annoncée fut aussitôt introduite dans le salon de M. L'archevêque. M. Le Modérateur lui adressa le discours suivant :

« Monseigneur,

Tandis que par la plus heureuse naissance le ciel comblait les vœux de tout vrai français, il destinait aussi au siège de Toulouse un de ces pontifes révérés dont les nobles exemples fortifient le courage des bons et déconcertent les efforts des méchants.

C'était donc sous les plus heureux auspices que les fidèles de ces contrées devaient recevoir leurs premiers pasteurs.

Leurs espérances ont été plus que remplies, puisqu'ils voient siéger dans le sanctuaire, à côté des vertus apostoliques, la vérittable science et la profonde sagesse.

Dès que votre nom, Monseigneur, a été prononcé parmi vous, il a éveillé les plus précieux souvenirs, il a rappelé à la fois les antiques services rendus à la monarchie par vos illustres ancêtres, l'appui que la Dynastie régnante a toujours trouvée dans la fidélité de leurs descendants, votre héroïque constance dans le malheur, vos généreux sacrifices, et les justes regrets d'un diocèse auquel vous donnâtes autrefois et le précepte et l'exemple.

Aussi vous l'avez vu, Monseigneur, votre arrivée a été un jour de fête : Le clergé, les autorités constituées, les particuliers de toutes les classes se sont pressés autour de vous, chacun a voulu vous offrir ses hommages.

L'Académie des jeux floraux n'eut point perdu le rang qu'elle devait occuper dans cette louable affluence, si l'interruption momentanée de ses travaux n'eut donné lieu à la dispersion de ses membres.

Car l'académie en partageant la commune vénération que commande le Saint Pontife et l'ami de l'auguste famille des Bourbons, doit aussi au nom de Clermont-Tonnerre un autre tribut. Ce nom illustre est bien cher aux lettres ; il éveille dans tout ce qui les attire le sentiment de la reconnaissance la mieux méritée.

L'Académie, lorsqu'elle reprendra le cours de ses exercices, eût donc éprouvé un bien vif regret, si ceux de ses membres qui ont pu se réunir de se fussent empressés d'être auprès de voir, les interprètes de ses sentiments, et de lui offrir ses respectueux hommages.

Daignez les agréer, Monseigneur ; ils ne contrastent point avec ce qu'a de sévère et d'important l'éminence de votre mission.

C'est par des jeux, que, fidèles à votre antique institution, nous excitons dans les jeunes athlètes, l'annonce pour le vrai Dieu, le Roi, la légitimité et les bonnes mœurs.

Jamais les prix que nous distribuons n'ont été la récompense d'une production contraire à ces religieux sentiments. C'eût été en faire un étrange usage, lorsque nous ne disposons de ces prix qu'après qu'ils ont été déposés sur les Saints autels, et que nous les avons reçus de la main d'un Ministre du Seigneur.

L'Académie, dont nous avons l'honneur d'être ici les organes est donc religieuse autant que littéraire ; et c'est pour cela que les vénérables prélats qui vous ont précédé dans cette métropole ont désiré de prendre part à nos travaux.

Puissiez-vous, Monseigneur, à leur exemple, reconnaître qu'ennemis des doctrines dangereuses, amis inébranlables des saintes vérités qui assurent la paix et le bonheur des nations, tous nos efforts tendent à propager et à célébrer ces vérités.

M. L'archevêque témoigna dans les termes les plus affectueux sa reconnaissance sur la démarche de l'académie ; il manifesta le désir qu'il avait de lui appartenir, et de concourir à ses travaux autant que ses occupations pourraient le lui permettre.

La députation se retira ensuite et fut reconduite par M. l'Archevêque jusque'à la seconde pièce, selon le cérémonial usité pour les premiers corps de magistrature auxquels l'académie a toujours été assimilée en pareille circonstance.

L'Académie délibère que le rapport de M. Dralet et son discours seront inscrits sur ses registres.

L'Ordre du travail appelle M. le Baron Gary et M. le Président de Cambon, ils sont absents.

Le premier écrit à M. Le Secrétaire perpétuel une lettre dont il est donné lecture pour s'exercer de ne pas remplir ses devoirs académiques, sur les grandes occupations que lui donne sa place.

M. le Baron de Lamothe Langon, lit le cinquième acte d'une tragédie de sa composition intitulée César dans les Gaules.

M. Pinaud lit une analyse du traité adressé par Ciceron à Brutus qui a pour titre Oratos.

L'Académie délibère sur la proposition de M. le Secrétaire perpétuel que la Gratification accordée au Bedeau, sera augmentée de Vingt francs par année, attendu qu'il est beaucoup plus occupé depuis qu'il est obligé de porter chez tous les mainteneurs les billets de convocation pour les séances ordinaires.

La Séance est levée.

Malaret