Transcription Transcription des fichiers de la notice - 108. Séance du 15 juin 1821 1821/06/15 chargé d'édition/chercheur Courant, Elsa (éditeur scientifique) Elsa Courant, CELFF ; EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1821/06/15 Fiche : Elsa Courant, CNRS – Sorbonne université ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
français

Séance du vendredi 15 Juin 1821

M.M. d’Escouloubre

Desazars

D’Aguilar

Tajan

de Rességuier

St. Jean

de Lamothe-Langon

de Lavedan

Serres Colombars

D’Aldéguier

d’Hargenvillier M

Pinaud

Carney

de Malaret

M.M. Decampe

Dralet

D’Aubuisson

Pujol

________

Jamme

M. d’Hargenvillier modérateur occupe le fauteuil.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Modérateur annonce à l’académie que M. le Victome de Panat, chevalier de la légion d’honneur, s’est présenté pour demander une place vacante.

On procède au scrutin pour remplir celles qui étaient occupées par M.M. Martel et de Rozières que l’académie a eu le malheur de perdre.

M. Ruffat professeur en droit est nommé à la place de M. Martel.

M. Le Vicomte de Panat est nommé à celle de M. l’abbé de Rozières.

M.M. de Lavedan et Desazars n’ayant point assisté à l’une des trois dernières séances n’ont point voté.

M. Le Secrétaire perpétuel donne lecture d’une lettre de M. le chancelier de France dont la teneur suit :

« Paris le 8 Juin 1821.

Les nombreuses occupations, Monsieur, qui absorbent tous mes moments, m’ont forcé d’ajourner l’expression de ma reconnaissance. J’ai reçu, mais je n’ai pas encore eu le temps de lire le recueil annuel des actes de la société savante qui doit se glorifier de vous avoir pour interprète. Je suis bien sûr de trouver dans tous les ouvrages que cette précieuse collection contient les doctrines et les principes qui caractérisent depuis si longtemps votre sage académie, et par lesquels elle a consacré l’esprit de cette antique association.

J’ai rempli soigneusement vos instructions en présentant moi même au Roi, l’exemplaire qui lui était destiné, et Sa Majesté a bien voulu accueillir cet hommage avec sa bienveillance accoutumée.

Agréez, Monsieur, l’assurance réitérée de ma haute considération.

Signé Dambray. »

M. le Secrétaire perpétuel donne ensuite lecture de lettres écrites par M. le Secrétaire général du ministère de l’intérieur et par plusieurs mainteneurs absents, pour remercier l’académie de l’envoi qui leur a été fait du recueil de cette année.

M. le Secrétaire perpétuel propose à l’académie de procéder aujourd’hui à la nomination du modérateur et du sous-modérateur pour le Trimestre de Juillet afin que le modérateur qui sera désigné puisse s’entendre avec M.M. Ruffat et de Panat pour les réponses qu’ils doit faire à leurs discours de réception, attendu que la séance publique ne peut avoir lieu pendant le mois de juin.

L’Académie adopte cette proposition. Les noms de tous les mainteneurs présents à Toulouse sont mis dans l’urne. M. le Modérateur en retire les noms de M.M. Pujol et de Cambon, en conséquence M. Pujol est proclamé modérateur et M. de Cambon sous modérateur pour le trimestre de Juillet.

M. L’abbé St. Jean appelé par l’ordre du travail fit un ouvrage ayant pour titre : Essai sur la philosophie de l’histoire .

L’auteur avance que le plus souvent quand on a lu l’histoire il ne reste dans la mémoire que des faits et le nom de quelques hommes qui se sont faits remarquer par leurs vertus et par leurs vices, mais qu’il y a bien peu d’historiens qui ayant eu pour but de rendre les hommes meilleurs et de leur inspirer l’amour de la vertu. Après quelques réflexions sur le grand avantage qui résulterait d’écrire l’histoire dans cette vue vraiment philosophique M. l’abbé St. Jean loue Thucidide d’avoir considéré l’histoire comme une école de morale et de politique. Il venge Tacite des reproches qui lui ont été faits sur sa malignité, sur son énergie à peindre les vices, sur son énergie sauvage, c’était la faute du siècle affreux qu’il avait à décrire.

Passant ensuite aux historiques modernes l’auteur pense que Montesquieu, Robertson, Condillac, Mably, Hume Gibbon, Voltaire surtout et Raynal sont les seuls qui ayant entrevu le but important de l’histoire, il est loin cependant d’approuver le but qu’ils se sont proposés en écrivant.

M. l’abbé St. Jean termine son ouvrage en exprimant ses regrets de ce que l’auteur D’Anacharcis n’a pas tracé le tableau philosophique et politique des nations qui ont marqué sur la surface du globe. La séance est levée.

Malaret