M. Martel
M. de Panat
M. Poitevin
M. Castilhon
M. l’Abbé St-Jean
MM. le Marquis de Panat et l’Abbé St-Jean ont été nommés commissaires pour barrer le registre des ouvrages remis pour les prix.
Il a été délibéré de convoquer l’Assemblée Générale pour la formation des Bureaux particuliers dimanche prochain.
M. l’Abbé St-Jean a fait le rapport de la commission dont il avait été chargée avec MM. Mailhe, Poitevin, Marquis de Panat et Castilhon Secrétaire Perpétuel, pour la députation à M. l’Archevêque. Se sont transportés en conséquence à l’Archevêché le lendemain de sa réception. Qu’étant arrivés dans leurs équipages jusqu’à la porte du vestibule, ils ont fait annoncer leur arrivée audit Sr Archevêque qui est venu les recevoir à la porte du vestibule et au bas de l’escalier et les a accompagnés en leur donnant sa droite jusqu’au Salon de Compagnie où MM. les commissaires s’étant rangés en cercle au-devant de la cheminée qu’ils avaient à dos, M. de Fontanges, Archevêque, étant placé vis-à-vis d’eux, M. l’Abbé St-Jean lui fit le compliment au nom de l’Académie, conçu en ces termes::
Monsieur,
Les hommages qu’on rend aux hommes en place sont souvent l’effet du devoir plutôt que du sentiment et alors il est difficile qu’ils ne soient pas suspectés d’adulation. Mais lorsque des sociétés consacrées à la vérité viennent offrir un tribut volontaire, il est doux alors d’en être l’objet, et la vertu peut jouir de l’enthousiasme qu’elle inspire.
Ce n’est ni sur vos ancêtres, ni sur les services qu’ils ont rendus à l’Etat et les distinctions honorables qui en ont été la récompense, que l’Académie des Jeux Floraux aime à reposer son admiration. Qu’est-ce pour vous que cette illustration étrangère? Le mérite personnel a-t-il besoin de descendance?
Quand on ne doit qu’à l’ancienneté de son origine l’honneur de se voir élevé d’abord aux plus hautes dignités, le Souverain semble moins récompenser
Qu’on parcoure les différents sièges que vous avez occupés, on verra que vous n’avez aimé de l’élévation épiscopale que la bienfaisance qui en fait le prix.
Quel heureux présage, Monsieur, pour votre nouveau diocèse! Toulouse a vu croître votre enfance. Les vertus dont vous y avez déployé les premiers rayons vont être désormais notre bien. C’est au milieu de nous que vous allez concentrer à l’avenir et vos grandes vues d’administration et les feux de votre charité. Tout ce qui pourra contribuer à notre bonheur ou à notre gloire sera l’unique objet de vos désirs. Cette ville a été le berceau des Lettres en France; vous lui conserverez cette illustration dont elle jouit depuis vingt siècles. Les charmes consolants que les Muses savent répandre sur votre existence doivent vous le faire aimer. C’est à elles surtout qu’il appartient de mettrez le sceau des grands hommes, et si elles ont jamais à célébrer l’austérité des mœurs, l’étendue des connaissances, l’amour de l’humanité, elles sauront où trouver leur modèle.
Auquel M. de Fontanges, Archevêque, répondit avec autant d’élégance que de politesse. Tout de suite il accompagna MM. les commissaires de l’Académie jusqu’à la porte du vestibule d’où il ne se retira qu’après que MM. les commissaires furent entrés dans leurs équipages – [Signature] Poitevin, Sous-Modérateur.