er mai 1790
Assemblée Publique
M. de Bardy, [Signature] Bardy
M. Martel, [Signature] Martel
M. Poitevin, [Signature] Poitevin
M. Dutour, Maître des Jeux, [Signature] Dutour
M. l’Abbé St-Jean, [Signature] St-Jean
M. de Montegut, [Signature] Montegut
M. L’abbé Carré, Maître des Jeux, [Signature] Carré
M. Gez, [Signature] Gez
M. Floret, [Signature] Floret
M. Castilhon, [Signature] Castilhon
M. l’Abbé Magi, [Signature] Magi
M. Jamme, [Signature] Jamme
M. Martel, Sous-Modérateur, a envoyé le Bedeau de l’Académie pour avertir Messieurs les officiers municipaux que l’assemblée allait commencer. Le Bedeau a rapporté qu’un de ces Messieurs lui avait répondu que cela suffisait. Et Messieurs les officiers municipaux ne s’étant point rendus, l’Académie a passé de la Salle des Assemblées ordinaires dans celle des Illustres où plusieurs de Messieurs les académiciens ont lu les ouvrages qui ont remporté les prix et certains des ouvrages qui y ont concouru et qui étaient montés au Bureau général. Ensuite M. le Modérateur a annoncé le renvoi de l’assemblée à lundi prochain troisième mai et Messieurs de l’Académie, après avoir levé la séance, sont rentrés dans leur Salle des Assemblées ordinaires.
Tout de suite après la séance publique, un des commissaires a dit que, conformément à ce qu’il avait annoncé la veille, l’ordonnance rendue par le Parlement avait été signifiée aux officiers municipaux avec commandement d’y obéir; que cependant ils n’y ont eu aucun égard puisque la mainforte d’usage ne nous a pas été fournie et que c’est par les soins des commissaires de l’Académie que la Salle des Illustres a été parée et garnie des tables et des sièges nécessaires. Il a ajouté que la séance publique que l’Académie vient de tenir et qui est uniquement consacrée à la lecture des ouvrages de poésie qui ont concouru pour les prix, principalement composée de gens de goût et de jeunes littérateurs, a été paisible par le seul effet de l’attention qu’a attirée cette lecture; que la séance du trois de mai, étant une fête publique pour la ville de Toulouse, attire par l’éclat et la solennité de la distribution des prix une foule toujours immense, qu’il faut une garde aux portes pour prévenir toute irruption tumultueuse; qu’il en faut une autre dans l’intérieur de la salle pour garder les places destinées aux académiciens, aux bailles des Jeux, aux membres des autres académies. Il a représenté qu’il faut encore une autre garde pour accompagner les commissaires de l’Académie lorsqu’ils vont prendre les fleurs d’or et d’argent déposées sur l’autel de l’église de la Daurade. Il a dit que dans des temps de calme et lorsque l’ordre général était encore établi, on aurait pu négliger cette précaution et compter, pour la tranquillité de la séance, sur l’intérêt qu’inspire l’amour des lettres, naturel aux habitants de cette grande ville; mais qu’on ne peut pas avoir la même confiance dans un temps de trouble et d’anarchie où les citoyens de tout état ont été obligés de se mettre sous les armes pour la sûreté de leurs foyers et de leurs personnes, surtout après l’exemple récent d’une assemblée de citoyens légalement et paisiblement formée dans une des salles de l’Académie des Sciences et qui avait été troublée à main armée par une irruption de trente ou quarante jeunes gens; que tout citoyen qui craint d’être troublé dans l’exercice de ses droits est
L'Académie a remercié les commissaires de leurs soins et de leur prévoyance et les a priés de faire aux officiers municipaux la sommation judiciaire dont les motifs et l’objet viennent d’être présentés et elle a délibéré en outre de s’assembler demain à six heures de relevée – [Signature] Martel, Sous-Modérateur.