M. Castilhon
M. Poitevin
M. Gez
M. de Latresne
M. l’Abbé St-Jean
M. Jamme
M. de Lavedan
M. Floret
L'assemblée ayant été convoquée chez M. Castilhon, chargé des fonctions de Secrétaire Perpétuel, il a dit: Messieurs, une de mes fonctions, portée par l’art. 8 du titre second de l’édit de 1773, étant de convoquer les assemblées extraordinaires, après m’être concerté avec le Modérateur, j’ai communiqué à M. Mailhe, Modérateur actuel, les circonstances fâcheuses où se trouve l’Académie et qui nécessite la présente convocation hors du lieu de nos séances ordinaires, et lui ai proposé d’assembler l’Académie chez lui. M. Mailhe m’a témoigné ses regrets de ne pouvoir, à raison des affaires publiques dont il est chargé, assister à aucune des séances de l’Académie. C'est à son défaut, Messieurs, que je vous ai convoqués chez
Vous vous souvenez, Messieurs, que l’année dernière en nous séparant, le 27 du mois d’août, je fus autorisé par l’Académie, si le Directoire du Département avait besoin de notre salle et qu’il m’en fît la demande, de la lui prêter pour tout le temps de nos vacances. Etant partie peu de temps après pour la campagne, M. Floret, l’un des Censeurs, voulut bien en mon absence se charger de cette clé. M.Romiguières, président du Département, que j’en avais fait prévenir, la fit demander peu de jours après à M. Floret qui la lui remit.
Le mois de janvier approchant et l’Académie devant bientôt se rassembler, j’envoyai chercher le Bedeau et lui donnai ordre d’aller demander à MM. du Département qui tiennent actuellement leurs séances aux Augustins, la clé de la salle de l’Académie. Il me répondit qu’elle était entre les mains des officiers municipaux à qui il l’avait demandée et qu’ils n’avaient pas voulu la lui rendre. Craignant qu’il n’y eut quelque équivoque, je crus devoir éclaircir moi-même ce fait vraiment extraordinaire. Je me rendis à l’hôtel de ville où je trouvais plusieurs officiers municipaux et j’appris d’eux-mêmes qu’ils prétendaient avoir la libre disposition de notre salle et que s’il nous en rendait la clé, ce ne serait qu’à titre de prêt et à des conditions que l’Académie avait déjà repoussées. C'est pour délibérer sur le parti qu’il faut prendre que j’ai eu l’honneur de vous convoquer, Messieurs, en vous représentant qu’après demain sera le second dimanche de janvier fixé par l’Edit pour la séance publique où doit être prononcée la Semonce.
L'Académie a délibéré d’envoyer deux commissaires à MM. les officiers municipaux pour savoir d’eux s’ils ont effectivement la clé de la salle de l’Académie et pour la réclamer. M. Jamme et M. de Latresne ont été priés de se charger de cette commission et de la remplir tout de suite, la séance tenante, ce qu’ils ont accepté et ils sont sortis tout de suite.
À leur retour ils ont dit que quelques-uns des officiers municipaux qu’ils avaient trouvés leur avaient répondu que cette affaire devait être traitée en plein bureau, que ce bureau ne pourrait être formé qu’après sept heures, et qu’ils ne manqueraient pas de s’y rendre. Et attendu qu’il est déjà tard,