M. Jamme
M. Poitevin
M. Gez
M. l’Abbé Jamme
M. Martel
M. de Villeneuve
M. l’Abbé St-Jean
M. d’Escouloubre
M. Hocquart
M. le Modérateur a dit que le 4 du présent mois d’avril il avait été convoqué par M. le Maire, ainsi que M. Martel, M. Poitevin, M. d’Escouloubre, M. l’Abbé St-Jean et M. Gez, pour leur donner, comme anciens mainteneurs de l’Académie des Jeux Floraux, une connaissance officielle d’un arrêté de M. le Préfet, déjà imprimé dans le Journal de la Haute-Garonne, concernant le rétablissement de l’Académie des Jeux Floraux, ledit arrêté ayant pour fondement une lettre du 4 mars écrite par M. le Conseiller d’État à vie, Directeur général de l’Instruction Publique, dans laquelle est relatée la décision de Son Excellence le Ministre de l’Intérieur.
M. le Modérateur a ajouté que les mainteneurs convoqués par le Maire de pouvaient pas former une séance académique qui ne peut être régulièrement formée que par une convocation, en la forme ordinaire, de tous les mainteneurs qui se trouvent à Toulouse; qu’ils ne pouvaient pas non plus agir comme commissaires de l’Académie puisqu’ils n’en avaient reçu aucun pouvoir; qu’en conséquence ils ne sont pas crus autorisés à dresser même un procès-verbal, croyant qu’un simple rapport devait suffire pour la délibération que l’académie croira devoir prendre à ce sujet.
Monsieur le Secrétaire Perpétuel a mis sur le Bureau une copie collationnée de l’arrêté du 24 mars qui lui a été adressée par M. le Maire.
M. le Modérateur a lu la réponse de M. Portalis contenant son remerciement à l’Académie. Il a été délibéré qu’elle serait transcrite dans le registre, ce qui a été fait aussitôt:
«Paris le 21 mars an 1806.
Le Ministre des Cultes, Grand officier de la Légion d’Honneur, à M. Jamme, directeur de l’Ecole spéciale de Droit à Toulouse.
J'ai reçu, Monsieur, les Lettres de Maître ès Jeux Floraux que l’Académie des Jeux Floraux a bien voulu me faire expédier sur votre proposition. Vous avez accompagné cet envoi des expressions les plus flatteuses et les plus amicales. Je vous prierai donc de témoigner à l’Académie combien je suis sensible au choix dont elle m’a honoré. Je ne puis avoir auprès d’elle un interprète qui lui soit plus agréable et qui puisse mieux que vous exprimer ma reconnaissance. Je n’hésite pas à me reposer de ce soin sur votre ancienne amitié. Je saisis avec empressement cette occasion de vous renouveler les assurances de la mienne. Vous m’obligerez de m’instruire, dans toutes les occasions, de ce que les usages de votre illustre société pourraient exiger de moi. Vous connaissez, Monsieur, tous mes sentiments pour vous – Signé: Portalis»
M. Dalles a été nommé imprimeur particulier de l’Académie en considération de son mérite personnel et en mémoire du mérite de M. Dalles son père qui, dans l’exercice des mêmes fonctions, a toujours témoigné beaucoup d’attachement aux intérêts et à la gloire de l’Académie.
M. Poitevin, M. Hocquart et M. de Villeneuve ont été nommés par la voix du scrutin pour proposer des sujets de discours.
M. Poitevin a annoncé et l’Académie a appris avec douleur la mort de M. de Rafin.
Il a lu une lettre de M. Verny qui, par la mort de Mr de Rafin, se trouve Doyen de la compagnie. L'Académie a entendu avec un vif intérêt la lecture de cette lettre. M. Verny exprime de la manière la plus noble et la plus touchante le plaisir qu’il a d’apprendre notre réunion et ses regrets de ne pouvoir, à raison de son âge et ses infirmités, s’asseoir parmi nous, se proposant néanmoins de payer de temps en temps son tribut littéraire. M. Poitevin est chargé de l’en prier au nom de l’Académie.
[Signature] Jamme, Modérateur.