Du vendredi 16 mai 1806

M. Poitevin, [Signature] Poitevin

M. l’Abbé St-Jean, [Signature] St-Jean

M. d’Escouloubre, [Signature] D’Escouloubre

M. Jamme, [Signature] Jamme

M. de Latresne, [Signature] Latresne

M. l’Abbé Jamme, [Signature] L’Abbé Jamme

M. Gez, [Signature] Gez

M. Jamme a lu une lettre de Mme d’Esparbès, Maîtresse des Jeux Floraux, concernant le rétablissement de l’Académie et cette lecture a été entendue avec beaucoup d’intérêt et de plaisir.

M. l’Abbé Jamme a rempli la séance par la lecture d‘un ouvrage en prose de sa composition intitulée Les Clochers.

M. Jamme, Modérateur, dont les recherches ont procuré à l’Académie la table d’airain où est l’épitaphe de Clémence Isaure, a dit que cette table placée auprès de la statue dans le Grand Consistoire de l’Hôtel de la Mairie, en avait été arrachée pendant la Terreur par des Vandales qui l’avaient portée à M. Jacques Antoine Flotard, fondeur demeurant rue des Couteliers n°218, pour en employer la matière à quelqu’ouvrage dont il était chargé; que cet artiste estimable s’en était saisi avec empressement, non pour la détruire, mais pour la conserver avec soin comme un monument précieux qui peut-être un jour pourrait être rendu à sa destination. Qu'à ce sentiment très noble joignant un désintéressement qui ne l’est pas moins, M. Flotard ne voulait accepter pour le rachat de cette table que le prix de la matière qu’il avait fournie à la place. L'Académie, pénétrée de ces procédés généreux, informée d’ailleurs que M. Flotard a fait de bonnes études dans lesquelles il s’entretient en y consacrant ses moments de loisir, a cru devoir lui donner un témoignage honorable de sa reconnaissance et de son estime. En conséquence, elle a délibéré de lui offrir un jeton académique que M. Jamme est prié de lui remettre avec un extrait collationné de la présente délibération - [Signature] Jamme, Modérateur.