Transcription Transcription des fichiers de la notice - 242. Séance du 16 avril 1807 1807/04/16 chargé d'édition/chercheur Courant, Elsa (éditeur scientifique) Elsa Courant, CELFF ; EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1807/04/16 Fiche : Elsa Courant, CNRS – Sorbonne université ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

Du jeudi 16 avril 1807

M. d’Aiguesvives

M. Carré

M. Poitevin

M. Desmousseaux

M. l’Abbé St-Jean

M. Jamme

M. l’Abbé Jamme

M. l’Archevêque

M. Dralet

M. de Villeneuve

M. de Malaret

M. Dralet, Modérateur, a témoigné à M. Jamme, beau-frère de M. Gez, et à M. l’Abbé Jamme son neveu, les regrets de l’Académie sur la mort de cet estimable confrère et la part qu’elle prend en particulier à leur juste douleur. M. de Malaret et l’Abbé St-Jean ont été priés d’aller porter aux enfants de M. Gez l’expression des sentiments de l’Académie sur cette perte qui est aussi pour elle un grand sujet d’affliction.

L'Académie a délibéré de donner le même sujet de Discours, avec la liberté aux auteurs de retirer les trois exemplaires qu’ils nous ont remis pour le concours, afin d’y faire les changements qu’ils croiront convenables.

M. Poitevin, Secrétaire Perpétuel, a fait le rapport suivant:

«Après la séance du Bureau Général tenue le 5 avril mois courant, je m’empressai d’écrire aux correspondants des auteurs couronnés, entre autres à M. Jaurès commissaire de la marine, à qui j’annonçais que le poème qu’il m’avait remis, intitulé Les navigateurs modernes, avait obtenu le prix de la Violette. Cette lettre était partie lorsqu’on m’apporta une feuille de La Gazette de France qui rendait compte d’un poème intitulé Le départ de La Pérouse ou les navigateurs modernes. J’y vis, ce que nous avions auguré, que la pièce de vers qui nous avait été envoyée faisait partie d’un ouvrage plus considérable. C'est cet ouvrage qu’on imprimait avec le nom de l’auteur, tandis qu’on présentait un fragment anonyme au Concours de l’Académie et il était déjà publié à Paris tandis que nous l’examinions dans le secret de nos séances.»

«Le programme de l’Académie porte qu’elle ne couronnera ni les ouvrages déjà publiés, ni ceux dont les auteurs se seront faits connaître avant le jugement. Et quand même cet avertissement n’y serait pas, c’est une condition qu’imposent toutes les académies et qui d’ailleurs serait inspiré par les égards que leur doivent ceux qui les prennent pour juges de leurs productions. Sans cela, au lieu de ces concours dont l’événement répand tant d’intérêt dans les séances où se proclame le triomphe des jeunes talents, il serait plus simple de choisir, dans les recueils qui s’impriment tous les ans, les ouvrages qu’on jugerait digne d’une couronne.»

«Je suis bien éloigné de supposer aucune intention désobligeante à l’auteur des Navigateurs Modernes. Je m’intéresse au seul fait de la publicité donnée à son ouvrage et à son nom, pour que l’Académie examine si le prix qui lui fut adjugé le 5 avril doit lui être délivré.»

L'Académie, prenant en considération les motifs énoncés dans le rapport de M. le Secrétaire Perpétuel, a déclaré que sa délibération du 5 avril dernier sera comme non avenue relativement à l’adjudication du prix de la Violette et que M. le Secrétariat Perpétuel en donnera avis au correspondant de l’auteur.

L'Académie s’occupant du service solennel qui doit être célébré dans l’église de la Daurade pour le repos des académiciens morts depuis 1789, en a fixé le jour, après s’être concerté avec M.l’Archevêque, à mercredi prochain 22 avril, à 11 heures précises. L’Académie a vu avec un surcroît de douleur, sur la liste de ceux à qui elle va rendre le dernier devoir, le nom de M. Gez qui la présidait dans la séance du 29 août dernier où fut prise cette pieuse délibération - [Signature] Dralet.