Transcription Transcription des fichiers de la notice - 246. Séance du 3 mai 1807 1807/05/03 chargé d'édition/chercheur Courant, Elsa (éditeur scientifique) Elsa Courant, CELFF ; EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1807/05/03 Fiche : Elsa Courant, CNRS – Sorbonne université ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

Du dimanche 3 mai 1807

Séance publique pour la distribution des prix

M. d’Escouloubre

M. l’Abbé Jamme

M. Carré

M. Poitevin

M. Dralet

M. Jamme

M. de Villeneuve

M. l’Abbé St-Jean

M. de Malaret

M. d’Aiguesvives

M. Picot Lapeyrouse

M. Hocquart

M. Desmousseaux

M. le Maire

M. de Lavedan

À quatre heures et demie, l’Académie est sortie du Salon octogone où elle tient ses séances ordinaires, pour se rendre dans la salle du Grand consistoire qui avait été parée pour la séance publique. Le fer à cheval avait été dressé dans le parquet. M. Dralet, Modérateur de l’Académie, se plaça au bout, ayant à sa droite le Sous-Modérateur et à sa gauche le Secrétaire Perpétuel, ayant devant lui le grand Registre vert à fermoirs d’argent.

Les fanfares qui avaient annoncé l’arrivée de l’Académie ayant cessé, M. Dralet fit ordonner le silence. L'assemblée était très brillante, les dames avaient été placées dans les deux galeries au-dessus du fer à cheval et dans l’intérieur du parquet. La salle était pleine et une foule immense se pressait dans les avenues. M. Picot Lapeyrouse prononça l’Eloge de Clémence Isaure et fut écouté avec beaucoup d’intérêt et d’attention.

Quand il eut fini, M. Jamme l’ancien des mainteneurs, M. l’Abbé St-Jean, M. de Villeneuve et M. de Malaret partirent pour aller chercher les prix déposés sur le maître-autel de l’église de la Daurade. Ils avaient une garde d’honneur mise à la disposition de M. Itey, Commissaire de Police, et ils étaient précédés d’un corps de musique militaire qui annonçait au loin leur marche et portait dans tous les cœurs la joie qu’a toujours répandue à Toulouse le retour de cette fête littéraire. Les quatre commissaires de l’Académie arrivés à l’église de la Daurade furent reçus à la porte principale par une députation des administrateurs de la fabrique qui les accompagna au pied du maître-autel où ils s’agenouillèrent tous et où M. Jamme reçut des mains de M. Marceille, curé de la Daurade, les cinq fleurs d’or et d’argent qu’il fit passer successivement aux autres commissaires. Le discours de M. Marceille fut très touchant par les sentiments que lui inspira cette pieuse cérémonie où il vit un emblème du relief que la Religion donne aux Lettres et de l’appui qu’elle en peut recevoir.

La députation de la fabrique reconduisit les commissaires de l’Académie jusqu’à la porte principale et continua de marcher avec eux pour assister à la distribution des prix. Les cinq fleurs étaient respectueusement portées par cinq préposés du Bedeau de l’Académie en grande tenue, ayant tous les gants blancs.

On avait passé, en allant, par les rues des Balances et de Peyrolières; on revint par la rue de Clémence Isaure et par celles de Temponières, des Changes et de St Rome. C'était partout le même concours et une grande joie de voir reparaître ces belles fleurs qui rappellent tant de souvenirs intéressants.

Pendant cette marche des commissaires, M. Carré, Maître des Jeux Floraux, lut un discours en vers sur l’urbanité française, qui fut très applaudi. M. d’Aiguesvives lut l’Ode sur la fable mise au Concours et qui est imprimée dans le Recueil. M. l’Abbé Jamme avait commencé la lecture de l’idylle intitulée Le vieux chêne qui est également dans le Recueil imprimé, lorsque les fanfares annoncèrent le retour des commissaires. Les prix furent posés devant M. le Modérateur sur le registre vert et lorsqu’il eut fait ordonner le silence, M. Poitevin lut son rapport contenant des observations critiques sur les ouvrages mis au concours. Il annonça que les trois prix de l’Ode, du Discours, du Poème et de l’Epître étaient réservés; que l’Académie proposait le même sujet, pour le Discours, en donnant aux auteurs la faculté de retirer leurs ouvrages pour y faire les changements qu’ils croiront nécessaires.

Il appela ensuite l’auteur de l’Elégie intitulée L’Anniversaire qui a remporté le prix du Souci. M.Courtois négociant s’approcha et présenta, avec le récépissé de M. le Secrétaire Principal, une déclaration de M. Millevoye, auteur de cet ouvrage. La lecture en fût faite et le prix fut remis à M. Courtois qui en restera dépositaire jusqu’à ce qu’il ait reçu de M. Millevoye une procuration en forme qui l’autorise à en fournir une décharge valable.

On appelle ensuite l’auteur du Sonnet qui a pour devise Lilium nobis eripiunt Angeli qui a remporté le Lys. M. Goiran qui se présenta avec le récépissé du Secrétaire Perpétuel, remit une procuration en forme de M. Charmant, professeur de Belles-Lettres au Lycée de Liège, qui se déclara l’auteur de ce sonnet. La lecture en fût faite, le prix fut délivré à son fondé de pouvoir.

Le programme pour le Concours de 1808 fut distribué dans la salle. La séance finit à sept heures. L'Académie sortit dans le même ordre qu’elle était arrivée et se retira dans la salle de ses séances ordinaires.

Là, s’étant mise en séance, elle déclara vacante la place qu’occupait M. de Périgord pour y être pourvu dans trois semaines, conformément à l’article 7 du titre premier des Statuts – [Signature] Dralet.