Du mardi 3 mai 1808

Séance publique

pour l’Eloge de Clémence Isaure et pour la distribution des prix.

M. Carré

M. l’Abbé St-Jean

M. Dralet

M. d’Escouloubre

M. d’Aiguesvives

M. Alexandre de Cambon

M. l’Archevêque

M. l’Abbé de Rozières

M. Picot Lapeyrouse

M. Desazars

M. Poitevin

M. l’Abbé Jamme

M. le Préfet

M. Jamme

M. de Villeneuve

M. de Malaret

L’Académie ayant pris séance autour de la table en fer à cheval dressée dans la salle du Grand Consistoire, M. Jamme, Modérateur, ayant ordonné le silence, M. l’Abbé Jamme a prononcé l’Eloge de Clémence Isaure. Après quoi les commissaires de l’Académie précédés d’une musique militaire et accompagnés d’une garde d’honneur sont partis pour aller chercher les prix à la Daurade. Les commissaires étaient M. Picot Lapeyrouse, M. Dralet, M. Alexandre de Cambon et M. l’Abbé de Rozières. Après leur départ, M. Poitevin, Secrétaire Perpétuel, a lu son rapport sur le Concours. M. d’Aiguesvives, M. de Villeneuve et M Carré ont lu ensuite trois fragments de trois Discours que l’Académie avait distingués.

Le retour des Commissaires a été annoncé par les fanfares qui les précédaient. Ils sont arrivés accompagnés par quatre commissaires de la fabrique de la Daurade qui, les ayant reçus à la porte de leur église et les ayant accompagnés au pied de l’autel, les ont ensuite suivis et ont occupé dans le reste de la séance des places qui leur avaient été réservées.

L’auteur de l’Ode Michel-Ange qui a obtenu le prix de l’année a été appelé. C’est M. Chênedollé, de Paris. M. Carré a lu son Ode. M. le Secrétaire perpétuel a appelé ensuite l’auteur de l’Ode qui a obtenu le prix réservé. Elle est de M. du Sillet de Dôle, membre de l’Académie de Besançon. M. d’Aiguesvives a lu son Ode. L’auteur de l’Eglogue qui a remporté le Souci s’est présenté et a lu lui-même son ouvrage. C’est M. Phiquepal, d’Agen, étudiant en Droit. M. Alexandre Lucot s’est déclaré l’auteur de l’Hymne à la Vierge qui a remporté le Lys. M. d’Aiguesvives a lu son ouvrage.

M. le Secrétaire Perpétuel a annoncé que l’Académie donnait pour sujet du Discours l’Eloge de Pierre Paul Riquet, auteur du Canal de jonction des deux mers. Après quoi, M. le Modérateur ayant levé la séance, l’Académie est rentrée dans le Salon Octogone où elle tient provisoirement ses séances particulières.

Là, les commissaires ont dit que M. Marceille, curé de la Daurade, en leur remettant les fleurs, leur avait adressé un discours religieux conforme aux principes de l’Académie, montrant l’influence des mœurs sur les Lettres, en faisant remarquer avec autant de justesse que d’éloquence que c’est la religion qui est la gardienne des bonnes mœurs et que c’est à son influence que la littérature française doit ses plus grandes beautés – [Signature] Jamme.

Ici finit le registre commencé le vendredi 22 juillet 1785 et fini le 3 mai 1808. Il contient cent quatre-vingt-deux pages (182) – [Signature] Poitevin, Secrétaire Perpétuel.