M. Jamme
M. l’abbé St-Jean
M. Picot Lapeyrouse
M. l’abbé Jamme
M. d’Escouloubre
M. Poitevin
M. d’Ayguesvives
M. Carré
M. le Maire
M. Alexandre de Cambon
M. Desazars
M. de Malaret.
M. l’abbé St-Jean a rempli la séance par la lecture d’un discours sur la nécessité et les avantages des relations entre les fonctionnaires publics et les instituteurs de la jeunesse.
M. Poitevin a dit : « Messieurs, M. l’Archevêque m’a prié de vous déclarer qu’il lui est absolument impossible de porter la parole au nom de l’Académie si elle est admise à présenter ses hommages à Sa Majesté Impériale et Royale. Par là nous sommes sans orateur, attendu que l’Académie, attachée à ses principes et à ses usages, a refusé de nommer un orateur suppléant. La précaution d’indiquer le Modérateur qui serait alors en exercice pour porter la parole dans le cas où M. l’Archevêque en serait empêché, n’était relative qu’à l’état d’incertitude où se trouvait l’Académie. Cette incertitude ayant cessé, il faut nommer un orateur comme on aurait fait dans la séance du 10 juin si M. l’archevêque avait fait alors la déclaration dont j’ai l’honneur de vous donner connaissance. D'ailleurs cette précaution est en contradiction avec la disposition précédente qui réfute de nommer un orateur suppléant, puisque le Modérateur indiqué n’est dans le fait qu’un orateur suppléant. Cette suppléance, de quelque manière qu’elle soit exprimée, blesse à la fois et l’égalité académique et la dignité de celui qui préside nos assemblées. Dans nos usages, l’orateur doit lire son discours dans une séance particulière avant de le prononcer. Ce discours appartient dès lors
« Si M. l’Archevêque avait conservé l’espoir de pouvoir peut-être remplir les vœux de l’Académie et qu’il pût être question d’un orateur éventuel pour le trimestre de juillet, le sort nous aurait certainement bien servi et je serais le premier à applaudir à cet heureux hasard ; mais, je le répète, nous ne sommes pas dans la même position que le 10 juin ; il n’est plus question d’avoir un orateur conditionnel qui reste muet ou qui exprime les sentiments de l’Académie suivant que M. l’Archevêque en sera ou n’en sera pas empêché ».
« Au demeurant cette manière d’obtenir la confiance de l’Académie ne peut flatter personne et très positivement si le sort m’avait nommé Modérateur, j’aurais prié l’Académie de permettre que je me refusasse à cette confiance conditionnelle et subordonnée. Je lui aurais représenté en outre qu’on peut bien nommer un Mainteneur quoiqu’il soit Modérateur, mais jamais le Modérateur quel qu’il doive être. On a beau déclarer que la nomination du Modérateur est pour cette fois seulement et sans conséquence, on n’est frappé que de l’exemple et les réservations sont à peine aperçues. On les oublie d’un trimestre à l’autre et nous avons vu qu’on a dit ici en question si le droit de porter la parole n’était pas une des prérogatives du Président, parce que M. Desmousseaux qui a été nommé pour porter la parole au Prince Archichancelier était alors Modérateur. »
« Ainsi, Messieurs, nommons, s’il le faut, celui qui nous préside, mais s’il doit être notre orateur qu’il ait l’agrément de l’être par notre choix ».