Transcription Transcription des fichiers de la notice - 13. Séance du 14 juillet 1808 1808/07/14 chargé d'édition/chercheur Courant, Elsa (éditeur scientifique) Elsa Courant, CELFF ; EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1808/07/14 Fiche : Elsa Courant, CNRS – Sorbonne université ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Procès-verbal de la translation des cendres de Goudouli Français Procès-verbal de la translation des cendres de Goudouli

Du jeudi 14 juillet 1808.

M. Jamme.

M. l’abbé Jamme.

M. Poitevin.

M. Hocquart.

M. de Lapeyrouse.

M. Alexandre de Cambon.

M. Carré.

M. l’abbé St-Jean.

M. d’Ayguesvives.

M. d’Escouloubre.

M. l’abbé de Rozières.

M. Dralet.

M. de Malaret.

Procès-verbal de la translation des cendres du poète Goudelin

Le mercredi au soir 13 juillet la cloche de l’église Métropolitaine et de l’église de la Daurade annoncèrent des obsèques solennelles.

Le lendemain, à dix heures du matin, l’Académie s’assembla dans une salle du couvent des Grands Carmes, tendue de noir, dans laquelle furent admis tous ceux qui, répondant à ses invitations, venaient grossir le cortège funèbre du poète illustre dont la mémoire est toujours chère à ses concitoyens.

Sur le bureau était placé le registre vert de l’Académie où se trouve la signature Goudelin à la suite du Chant Royal qui obtint le prix du souci le 3 mai 1609.

La séance était formée, M. Poitevin, Secrétaire perpétuel, prononça l’éloge funèbre de ce grand poète après que l’on se rendit à la chapelle ardente où étaient déposés ses restes précieux.

M. le curé de St-Étienne ayant fait les premières prières et l’enlèvement dont le droit lui appartenait, attendu que le couvent des Carmes est dans les limites de sa paroisse, son clergé défila sur une seule ligne à droite, et celui de M. le curé de la Daurade forma la ligna gauche. Le chant du Miserere, alterné par des chœurs nombreux, imposa d’abord dans l’âme des assistants un sentiment de respect et de recueillement très marqué sur le peuple amoncelé, pour ainsi dire, dans les rues où le convoi devait passer.

Ont suivi la Grand-Rue jusqu’aux quatre coins des Changes pour aboutir plus directement à la rue de Clémence Isaure, et de là à l’église de la Daurade.

Le lit d’honneur sur lequel était placée la boîte qui contient les cendres de Goudelin et le poêle, était porté par quatorze jeunes gens en grand deuil. L'Académie avait cru que cette marque de distinction donnée aux étudiants en Droit qui cultivent les lettres et se montrent dans le concours de ses prix, serait pour eux un nouveau motif d’émulation.

Les académiciens, ayant à leur tête M. de Lapeyrouse Modérateur et M. Alexandre de Cambon Sous Modérateur, marchaient deux à deux, et dans le même ordre les littérateurs, les savants et les fonctionnaires publics qui avaient trouvé intéressant de prendre part à cette cérémonie auguste et religieuse.

L'église de la Daurade était remplie de monde, à peine restait-il dans la nef le passage nécessaire pour arriver au sanctuaire où le convoi se plaça. Un orchestre nombreux exécuta différents morceaux lugubres pendant la messe qui fut dite par M. le curé de la Daurade.

La fosse avait été creusée dans un des bas-côtés, vis-à-vis le troisième pilier à main droite en entrant, au bas du mur qui sépare la chapelle de l’Ange Gardien, du côté de l’Évangile, d’une autre chapelle qui n’est pas encore dédiée.

Après l’absoute ordinaire, la boîte qui contient les cendres de Goudelin ayant été vérifiée et les sceaux s’étant trouvés bien entiers, fut déposée dans cette fosse. Le carrelage fut rétabli, en attendant qu’on le remplace par une pierre sépulcrale lorsque l’Académie fera enchâsser dans le mur la table de marbre sur laquelle doit être gravée une inscription.

L'Académie a prié M. Jamme, M. Poitevin et M l’abbé Jamme d’aller remercier de sa part M. le curé de St-Étienne et M. le curé de la Daurade.