M. l’abbé de Rozières.
M. Hocquart.
M. l’abbé St-Jean
M. Dralet
M. d’Ayguesvives.
M. d’Escouloubre.
M. l’abbé St-Jean a rempli la séance par la lecture d’un discours sur l’utilité des assemblées publiques des sociétés littéraires.
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Copie du discours adressé le 3 mai 1810 par M. le Curé de la Daurade
à Messieurs les commissaires de l’Académie des Jeux Floraux.
Messieurs,
L'honneur que j’ai tous les ans de remettre dans vos mains ces couronnes littéraires dont Clémence Isaure vous a établi les dispensateurs, me donne aussi le précieux avantage de vous féliciter au nom de la célèbre restauratrice de vos jeux, de l’esprit de sagesse dont vous vous montrez constamment animés.
Lorsque la corruption trop générale du goût semble nous annoncer l’inévitable décadence des Lettres, il est consolant pour les anciens amis de la Littérature de voir l’Académie des Jeux Floraux lutter avec courage contre le torrent des nouveautés et opposer les vrais modèles du beau aux prestiges séduisants qui entraînent la multitude.
C'est ce qu’il est aisé de remarquer, Messieurs, dans les discours que vous prononcez à vos séances publiques et dans lesquels vous ne cessez de rappeler aux jeunes auteurs qui ambitionnent vos suffrages, les préceptes et les exemples des plus grands maîtres dans l’art de bien dire. Eh ! N’était-ce pas ce même motif qui vous avait déterminés dans le choix du sujet de discours proposé cette année ? Proposer en effet «
Il serait sans doute injuste de refuser des talents et du mérite aux écrivains modernes et ce n’est certainement point dans raison qu’ils
Mais d’où vient que parmi tant d’écrivains dont la France s’honore, on distingue encore un petit nombre d’hommes qui ont fait, plus que les autres, une étude approfondie de ce livre aussi recommandable par son antiquité que par la vénération dont il jouit chez presque toutes les nations civilisées ? Serait-il donc vrai que nos Saintes Écritures renferment aussi le génie de l’éloquence et de la poésie ? Ce qu’il y a au moins de certain, c’est que le premier de nos orateurs et le plus parfait de nos poètes s’étaient longtemps appliqués à en acquérir la connaissance, qu’ils s’en sont approprié souvent les maximes, les pensées, le style même, car le style de tous nos écrivains sacrés n’est pas du même genre. Les uns étonnent par une sublimité inimitable ; les autres touchent par un pathétique délicieux ; quelques-uns se font admirer par une simplicité qui charme à la fois et l’esprit et le cœur ; partout l’expression est en harmonie avec la pensée. Tous pénètrent l’âme du lecteur de ce doux sentiment qui, en la distrayant des objets qui frappent nos sens, la met en rapport avec l’intelligence éternelle, l’Etre des Êtres et l’assieù, s’il est permis de parler ainsi, dans le vrai lieu de son repos.
Et certes si l’art de bien dire appartient éminemment aux écrivains qui ont premièrement appris à bien penser où peut-on puiser des idées plus vraies, des maximes plus saines que dans ce livre dicté par l’Esprit de Vérité ?
Il était digne de vous, Messieurs,
Puisse un second concours vous donner des résultats plus favorables et répondre aux espérances que vous avez conçues ! Quoiqu’il en soit, vous aurez toujours, Messieurs, bien mérité de la République des Lettres et, j’ose le dire, de la Religion dont la gloire, dans un sujet de ce genre, ne saurait être étrangère à vos succès.